De l’inquiétude chez les entreprises

La Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières (CCI3R) est présentement aux premières lignes pour mesurer l’impact économiques des différentes mesures mises en place pour lutter contre la propagation de la COVID-19. Des entreprises ont fait part de leurs inquiétudes à l’organisation.

«C’est certain que les entreprises sont inquiètes dans le contexte économique que l’on vit. Les factures continuent de s’accumuler pendant ce temps et on entend les craintes de voir cette crise économique se prolonger», souligne Andréanne Guilbert, directrice générale de la CCI3R

Vendredi, le gouvernement du Québec a annoncé une aide d’urgence de 150 M$ destinée aux petites et moyennes entreprises de la province, une bonne nouvelle dans les circonstances. Cela s’ajoute notamment au programme fédéral visant à payer 75% de la masse salariale des PME qui ont vu leurs revenus fondre d’au moins 30% en raison de la pandémie.

«Avec les programmes gouvernementaux qui ont commencé à se mettre en place à partir de la deuxième semaine, ça donne un peu d’air aux PME. On a aussi vu des entreprises qui ont dû couper du temps de travail à leurs employés. Les PME sont inquiètes : on ne sait pas combien de temps ça va durer. C’est ça qui est le plus difficile en ce moment. Si ça dure quatre mois, c’est certain que ça fera une différence. Des prises de conscience vont se faire. Là, on en est à la troisième semaine. Il faut s’en sortir rapidement», lance la présidente de la Chambre, Johanne Hinse.

Depuis la première semaine, les entreprises rivalisent de créativité pour maintenir la tête hors de l’eau, notamment dans le domaine de la restauration où l’on voir les restaurants offrir de la livraison ou des repas pour emporter.

«La première semaine a été celle de l’organisation. Les entreprises ont dû s’organiser pour favoriser le télétravail et sortir les employés de leurs habitudes. Toute la créativité ressort à ce niveau. Par exemple, chez Cogeco, on compte 650 employés à Trois-Rivières. On est parvenu à en relocaliser 95% en télétravail, confie Mme Hinse. En même temps, j’aime mieux que la situation actuelle survienne aujourd’hui plutôt qu’il y a 10 ans en raison de la technologie qui a évolué. Les entreprises n’ont pas tellement le choix d’innover dans les procédés de travail.»

«Les entreprises doivent être flexibles avec leurs employés dans l’organisation, accepter les horaires explosés. C’est difficile de travailler de 8h à 17h quand on est en télétravail avec des enfants. Peut-être que ce que l’on vit permettra de faire émerger de nouvelles façons de faire en ce qui concerne la rareté de la main-d’œuvre, puisque beaucoup ont dû revoir leurs procédés. Je pense qu’on ne fera plus les choses de la même façon après la crise», ajoute-t-elle.

La Chambre de commerce est aussi affectée par les différentes mesures prises par le gouvernement dans le but d’éviter la propagation de la COVID-19. «Notre OBNL souffre aussi parce que les événements que l’on tient normalement nous aident à garnir les coffres. On sent que notre rôle d’influence prend beaucoup de sens en ce moment», fait remarquer Mme Guilbert.

La CCi3R a aussi modifié ses façons de faire. Elle essaie, par exemple, d’offrir des conférences web à ses membres, à défaut de pouvoir se réunir en personne.