COVID-19 : l’APTS déplore un manque de consignes claires pour ses membres

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) dénonce le fait que ses membres ne disposent pas de consignes claires concernant l’utilisation de l’équipement de protection individuel ainsi que les options de télétravail.

L’APTS est sidérée de constater que les consignes pour favoriser la distanciation sociale et le télétravail, ou pour délester le personnel des visites considérées comme non essentielles, ne sont pas encore appliquées.

«Après deux semaines, des gens dans leur bureau, au CLSC, n’ont pas de désinfectant et ils vont voir de la clientèle. Aussi, on a été mis au courant qu’il n’y a pas de désinfectant dans la voiture de flotte en route vers une maison pour donner un service. Le personnel doit parfois aller de maison en maison, selon le service. On a vu des membres s’en fabriquer pour en avoir. C’est inquiétant pour les gens, à la fois nos membres que les personnes qu’elles rencontrent», souligne Véronique Neth, présidente locale de l’APTS.

L’APTS regroupe plus de 4500 membres dans la région, des techniciens de laboratoire en passant par les ergothérapeutes et les travailleurs sociaux, notamment. Ce sont des professionnels qui n’ont pas nécessairement à porter des équipements de protection individuels, comme des masques, des jaquettes et des gants, dans leur travail au quotidien. L’APTS souhaite que ses membres aient accès à des consignes claires concernant leur utilisation.

«Une technicienne en électrophysiologie est entrée dans la chambre d’une personne ayant reçu un diagnostic de COVID-19, c’était identifié, avec le mauvais type de masque parce qu’elle n’avait pas eu l’information quant au bon équipement à utiliser. Ça met en danger nos fameux anges gardiens aussi», plaide Mme Neth.

«Les membres ont un malaise avec l’écart des consignes demandées par François Legault et celles mises en place pour nos membres. On devrait favoriser le télétravail, mais ce n’est pas le cas. Plusieurs des professionnels pourraient être en télétravail sans problème», ajoute-t-elle.

Elle concède qu’il y a tout de même eu des améliorations dans les mesures d’hygiène, ces derniers jours, ainsi qu’au sujet des activités non nécessaires pour lesquelles le personnel n’a plus à faire des rencontres en personne.

«On a la collaboration des employeurs, mais on considère que la réaction est trop lente. Les nouvelles mesures arrivent au ralenti. On veut participer à aplanir la courbe, nous aussi. Il faut leur donner les moyens de le faire. Ce n’est pas normal qu’il se fasse des interventions à domicile sans que l’intervenant ne porte un masque, une jaquette et des gants. On sait que les quantités d’équipement sont restreintes, mais celles qui font des visites à domicile doivent aller chercher un kit à l’hôpital chaque fois. Parfois, l’équipement leur est refusé», raconte la présidente locale de l’APTS.