«Nous sommes les spécialistes du 0 à 5 et du développement global» – Dominique Jutras

Alors que le gouvernement parle d’ouvrir des maternelles 4 ans partout au Québec, des représentantes du CPE Le Coffre à jouets ont convoqué la presse, ce matin, afin d’exprimer leur opinion. Des représentants syndicaux se sont également exprimés à ce propos.

La position du syndicat régional des travailleurs et travailleuses en CPE du Cœur-du-Québec/CSN est très claire, comme le mentionne la présidente Dominique Jutras.

«Du côté syndical, on est vraiment contre les maternelles 4 ans mur à mur. On sait déjà que certaines classes existent et que ça peut être bénéfique dans certains milieux défavorisés, mais on ne veut pas éteindre les centres de la petite enfance (CPE) et les services de garde éducatifs existants qui font le travail auprès des enfants», déplore-t-elle.

«Je tiens à souligner la formation que reçoivent nos travailleuses dans ces milieux. Elles sont les spécialistes du 0 à 5 ans alors quand le premier ministre Legault nous dit qu’elles sont des techniciennes de garde. Je réponds que nous sommes des techniciennes de la petite enfance et non pas seulement de garde. Et quand il déclare que le dépistage précoce doit se faire dès 4 ans, je m’excuse, mais le travail de mes collègues dans tous les CPE du Québec est de dépister dès la naissance et dès que l’enfant met les pieds au CPE. C’est ça leur travail! C’est donc farfelu de vouloir faire du mur-à-mur avec le 4 ans.»

Le syndicat prône l’idée de favoriser le développement des places dans les services de garde éducatifs qui répondent déjà bien aux besoins des enfants et des parents.

«On l’entend souvent la pénurie de main d’œuvre et on vit la même chose ici. On manque de personnel dans les écoles et le gouvernement dit qu’il veut en trouver d’autres. Il va les trouver où?», se questionne Marie-Line Séguin, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

«On manque de ressource dans les écoles, mais il veut les mettre pour les enfants de 4 ans. Pourquoi pas ne pas amener les ressources à ces enfants-là déjà bien placés ici plutôt que de miser sur le fait des amener dans les écoles? Ce sont les techniciennes spécialistes à la petite enfance qui sont le mieux placées pour détecter les problèmes et lever la main en cas de besoin.»

Mme Jutras s’inquiète également que la reconnaissance qu’ils ont tenté d’obtenir dans les dernières années, et qui est encore difficile à obtenir selon elle, soit bafouée par le gouvernement. «On vient nous dire que les enfants seront mieux avec les enseignants? Non, nous sommes les spécialistes du 0 à 5 et du développement global. On ne démordra pas de cette affirmation-là!»