Contrer le harcèlement en milieu de travail

Les comportements inappropriés et le harcèlement psychologique au travail touchent environ 15 % des travailleurs. Cette réalité engendre des coûts psychologiques et professionnels importants, et nuit au potentiel humain. Afin de développer des solutions à cette problématique, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) a accordé une subvention de 500 000 $ pour la création de la Chaire de recherche du Canada sur le climat social et la santé au travail de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle sera dirigée par la professeure Sarah-Geneviève Trépanier du Département de gestion des ressources humaines de l’École de gestion de l’UQTR.

« Les employés qui vont subir du harcèlement vont vivre plus de détresse, d’anxiété ainsi que d’épuisement professionnel, et seront plus enclins à la dépression. En plus d’être néfaste pour les gens qui vivent les symptômes, ce climat aura un impact direct sur les organisations : augmentation du taux d’absentéisme, plus grand roulement de personnel et baisse de la productivité », explique Mme Trépanier.

En se penchant sur la notion de harcèlement en milieu de travail, les chercheurs seront en mesure d’optimiser les pratiques de sensibilisation, de prévention et d’intervention. Dans cette optique, ils tenteront de déterminer et de comprendre ce qu’est concrètement le harcèlement : comment il se manifeste, comment il évolue, quelle est son ampleur dans les différents milieux de travail et quels facteurs favorisent son émergence.

« Le harcèlement, c’est tout comportement qui vise à nuire à la réalisation des tâches des employés. On peut parler par exemple de comportements plus axés sur l’individu, comme tout ce qui est isolement ou exclusion des activités sociales. Ce sont des comportements répétés dans le temps et qui soulèvent un sentiment d’impuissance chez l’employé qui en est victime », affirme la titulaire de la Chaire de recherche.

Sarah-Geneviève Trépanier est détentrice d’un doctorat en psychologie de l’UQTR. Elle a été professeure au Département de psychologie à l’Université du Québec à Montréal de 2013 à 2016 et est maintenant professeure au Département des ressources humaines à l’École de gestion de l’UQTR. Elle a publié plus de 20 articles scientifiques dans des revues phares dans le domaine de la psychologie au travail et en comportement organisationnel.

Afin de remplir son mandat, la Chaire recevra un montant de 100 000 $ par année pour les cinq prochaines années. Ces fonds serviront notamment à recruter et à former des étudiants provenant des différents cycles d’études. La subvention sera également destinée à structurer les activités de recherche de l’équipe de recherche de Mme Trépanier et à organiser des événements de diffusion des connaissances.

Le Programme des chaires de recherche du Canada investit environ 265 millions de dollars par année afin d’attirer et de retenir certains chercheurs les plus accomplis et prometteurs du monde. Les titulaires de chaire visent à atteindre l’excellence en recherche dans les domaines des sciences naturelles, du génie, des sciences de la santé et des sciences humaines. Le programme a été lancé en 2000, et l’UQTR en a obtenu trois à cette époque. Aujourd’hui, ils en détiennent plus de 10.