Académie les Estacades: vers une école zéro déchet

Le mouvement zéro déchet fait des adeptes un peu partout, mais on voit peu d’institutions officiellement emboîter le pas. C’est pourtant le défi que relève actuellement l’Académie les Estacades, une étape à la fois. L’objectif ultime: ne plus produire de déchets à travers l’école.

De nombreux efforts ont été faits en ce sens ces dix dernières années: les ustensiles en métal ont remplacé les ustensiles jetables de la cafétéria; en plus du papier et du carton, on récupère aussi le plastique, le verre, le métal, les piles, les néons et la peinture; près de 100 arbres et arbustes ont été plantés, dont un jardin pour pollinisateurs et des comestibles; le compostage des résidus organiques a été instauré à l’école et on y tient diverses activités de sensibilisation auprès des élèves.

«L’une des premières interventions du comité, il y a environ dix ans, a été d’ôter les ustensiles en plastique, grâce à l’initiative d’un élève. Au café étudiant, on a retiré tout ce qui était en styromousse. Les verres sont maintenant en carton. Ultimement, on voudrait qu’il n’y ait plus aucune bouteille à usage unique», relate Karine Champoux, responsable du comité environnemental de l’Académie les Estacades.

Par ailleurs, l’année passée, tous les élèves de secondaire 1 ont reçu, à la rentrée, une bouteille d’eau réutilisable. L’école s’est aussi dotée d’abreuvoirs adaptés qui permettent aussi le remplissage des bouteilles. Le personnel fait aussi sa part. Tous les membres du personnel ont maintenant leur propre tasse afin d’éviter d’utiliser des verres en styromousse.

Le saviez-vous?

L’Académie les Estacades rend un bac de compostage disponible pour la collectivité. Comme il est sous clé, il importe de s’inscrire auprès de l’école avant de venir y déposer des résidus organiques.

«C’est difficile pour tout le monde de changer ses habitudes, admet Mme Champoux. On a tous été élevés dans un mode de vie de surconsommation. Des fois, on fait un pas en avant et on se rend compte qu’il y a eu deux pas en arrière. Je remarque aussi que dans le personnel, personne n’a de sac en plastique pour les sandwichs. Ils utilisent des contenants réutilisables.»

Tout au long de l’année, le comité environnemental sensibilise les élèves de l’école sur diverses thématiques ayant un lien avec l’environnement et un mode de vie de consommation responsable, grâce à l’apport des élèves de la brigade verte.

Ces derniers donnent un coup de main pour planter les arbres, arroser les plantes de l’école, gérer le compost, faire la tournée des locaux pour collecter le recyclage. Depuis quelques semaines, la brigade compte d’ailleurs de nouveaux membres.

«On se rend compte qu’au-delà des activités de sensibilisation, une intervention directe auprès d’un élève, d’un à un, a de l’impact pour changer les habitudes. Aussi, dans le cadre de la Déclaration d’urgence climatique à laquelle l’école a adhéré, les élèves devaient prendre un engagement pour améliorer la situation. Par exemple: utiliser le transport actif ou collectif, manger un repas de viande de moins par semaine. On leur a donné plein d’informations en lien avec tout ça», ajoute Karine Champoux.

Un coup de pouce

Dernièrement, l’Académie les Estacades a mis la main sur une bourse de 500$ de la Fondation Monique-Fitz-Back dans le volet GMR/Recyc-Québec afin d’aider l’école à poursuivre ses efforts dans le but d’éliminer les contenants à usage unique en ses murs.

Ce montant servira essentiellement à acheter une machine distributrice de breuvage et des verres lavables pour le café étudiant.

«Devenir une école zéro déchet, c’est un projet de longue haleine. L’une des prochaines étapes serait de faire la caractérisation de nos différentes matières. Ça nous permettrait d’évaluer combien nous avons de kilos de compost, de néon, de piles, de déchets, etc.», souligne Luce Mongrain, directrice adjointe de l’Académie les Estacades.

«On souhaite servir de modèle, inspirer d’autres écoles à faire de même», ajoute-t-elle.

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Zéro déchet

Le but du mouvement zéro déchet est de prendre conscience de l’impact de notre consommation sur l’environnement, de se responsabiliser, de questionner l’ensemble de nos habitudes actuelles et de les changer pour tendre vers une consommation durable et ainsi, parvenir à une société zéro déchet et zéro gaspillage. (Source: Association québécoise zéro déchet)