Une malterie artisanale s’installe à Trois-Rivières

ÉCONOMIE. Il sera maintenant possible de consommer des bières de microbrasseries fabriquées localement à 100 %. L’ouverture de la malterie artisanale Le Maltraiteur, située sur le boulevard Thibeau dans le secteur Saint-Louis-de-France, vient compléter la chaîne de production de la bière dans la région.

Ce projet, c’est celui de Luc Lévesque, un biologiste qui a su mettre à profit ses passions pour l’entrepreneuriat et la bière. Sa malterie en est une dite de plancher comme on en retrouve en Écosse depuis bon nombre d’années.

«J’offre un caractère distinctif dans le grain en misant sur l’aspect local, explique M. Lévesque. J’achète le grain cultivé par des producteurs de la région. Une fois récolté dans les champs, le grain est envoyé à Nicolet où il est criblé avant d’arriver ici. Quand le processus de maltage est terminé, j’envoie le tout dans des microbrasseries de la région pour qu’elles puissent brasser leurs bières.»

Tout se fait donc dans les environs, ce qui réduit de beaucoup de nombre de kilomètres parcourus par le grain. Étant biologiste, M. Lévesque accorde également une importance particulière à l’aspect environnemental. C’est pourquoi il ne fait affaire qu’avec des producteurs qui n’utilisent pas de pesticides.

Le premier malt trifluvien a été produit cette année, mais M. Lévesque travaille sur ce projet depuis 2013. Il a d’ailleurs investi à ce jour environ 320 000 $ et compte produire environ 150 tonnes de malt par année pour commencer.

Le malt, étape par étape

Le maltage est en fait un procédé de germination contrôlée. «Pour amorcer une germination dans un grain, on l’humidifie. Le grain passe de 14 % à 45 % d’humidité, indique Luc Lévesque. À la suite de ça, on l’étale sur le plancher dans une grande pièce réfrigérée à 15 degrés Celsius.»

La phase de germination permet de libérer les sucres disponibles dans le grain. Après un certain temps, le grain est mis dans des séchoirs dans le but de stabiliser les enzymes. Ce faisant, le grain cesse de germer et les sucres se concentrent dans le grain.

Une fois malté, le grain est envoyé dans des microbrasseries de la région pour servir à la fabrication de la bière. Pour l’instant, le Maltraiteur collabore avec Le Temps d’une Pinte au centre-ville de Trois-Rivières, la Brasserie Dépareillée de Yamachiche, le Broadway à Shawinigan, Le Presbytère à Saint-Stanislas et La Forge du Malt dans le secteur Saint-Louis-de-France.

Le malt trifluvien pourrait également servir à la fabrication d’autres boissons telles que le whisky. Mentionnons en terminant qu’outre Le Maltraiteur, la Ferme Nouvelle-France dans la MRC de Maskinongé fabrique elle aussi du malt pour brasser ses propres bières.