Un tableau de la cathédrale de Trois-Rivières envoyé au MNBAQ

CULTURE. Une œuvre du peintre Joseph Légaré conservée à la cathédrale de Trois-Rivières a été décrochée le jeudi 20 avril. C’est que le tableau fera partie des 70 œuvres sélectionnées par le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) pour l’exposition Le fabuleux destin des tableaux des abbés Desjardins, présentée du 15 juin au 4 septembre.

«Ce transfert implique beaucoup de manipulations», explique Daniel Drouin, conservateur de l’art ancien avant 1900 et responsable de la collection d’art inuit au Musée national des beaux-arts du Québec, également co-commissaire de l’exposition. «Ce sont des opérations très délicates parce que les œuvres sont fragiles. Dans le cas de ce tableau, il est en très bon état puisqu’il a été restauré par le Centre de conservation du Québec il y a une dizaine d’années», poursuit-il.

Organisée en partenariat avec le Musée des beaux-arts de Rennes, en France, l’exposition raconte l’histoire de plus de 200 tableaux réalisés entre le 16e et le 18e siècle, saisis pendant la Révolution française.

C’est l’homme d’Église Philippe-Jean-Louis Desjardins qui, connaissant bien la situation des églises du Québec grâce à son frère Louis-Joseph Desjardins, aumônier des Augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec, en a fait l’acquisition avant de les expédier à Québec en 1817. De là, les tableaux ont été envoyés aux paroisses en pleine expansion.

Quand un tableau original survit grâce à Joseph Légaré

Les visiteurs du MNBAQ pourront ainsi admirer l’œuvre trifluvienne L’Apothéose de saint Paul également appelée Le Ravissement de saint Paul. Le tableau de l’artiste Joseph Légaré (1795-1855) est en fait une copie de l’œuvre originale du peintre italien Giacinto Calandrucci (1646-1707).

Le tableau de Calandrucci était arrivé à Québec en 1817, à la cathédrale Notre-Dame-de-Québec plus précisément. Considéré comme un chef-d’œuvre, cet original a toutefois été détruit dans l’incendie de la basilique Notre-Dame-de-Québec le 22 décembre 1922. Ainsi, seules les copies du peintre Joseph Légaré permettent aujourd’hui d’avoir une idée de l’aspect du tableau original de Calandrucci.

L’œuvre de Joseph Légaré, classée bien culturel, orne la cathédrale de Trois-Rivières depuis 2014. Elle se trouvait auparavant à l’église Saint-Philippe et elle avait jadis été commandée, en 1922, pour l’église de l’Immaculée-Conception de Trois-Rivières.

Le sujet est tiré de la deuxième épitre aux Corinthiens où l’apôtre raconte qu’il fut transporté jusqu’au troisième ciel, au paradis, où il entendit des paroles indéfinissables.