Un Bibliobus dans les projets
Les Bibliothèques de Trois-Rivières et la Ville travaillent présentement sur un projet de Bibliobus qui pourrait voir le jour à Trois-Rivières.
Le Bibliobus consiste en un service de bibliothèque mobile permettant d’aller à la rencontre des gens, où qu’ils soient sur le territoire. Au Québec, on en retrouve notamment à Laval, à Lévis, à Châteauguay et à Saint-Jérôme, mais il s’agit d’un concept qui existe depuis le milieu du 19e siècle à travers la planète.
«Il y a eu beaucoup d’initiatives à travers le monde. Par exemple, durant la Seconde Guerre mondiale, des femmes allaient de maison en maison pour faire la lecture et intéresser les enfants aux livres. Au Zimbabwe, ça permet de donner accès aux livres, puisqu’on n’en retrouve plus dans les écoles depuis 1995. Là-bas, le Bibliobus permet aussi d’accéder à Internet. Aux États-Unis et en France, on voit des Bibliobus dans des camions 18 roues, alors qu’en Amérique du Sud, o en voit beaucoup sur des vélos», explique Jessie Daigle, directrice des Bibliothèques de la Ville de Trois-Rivières.
Bien qu’il ait bus dans son nom, le Bibliobus peut prendre plusieurs formes selon les besoins d’un milieu. À certains endroits, les livres sont organisés dans de vieux wagons ou dans des campeurs.
Le Bibliobus tel qu’imaginé pour Trois-Rivières pourrait contenir entre 1000 et 1500 volumes en tous genres, ainsi que l’équipement technologique nécessaire pour procéder au prêt des documents et à l’abonnement de nouveaux usagers. Plusieurs éléments logistiques restaient encore à déterminer, dont la durée de son utilisation, c’est-à-dire annuellement ou seulement en période estivale.
Cette bibliothèque mobile pourrait, par exemple, se déplacer dans les fêtes de quartier ou les parcs de la ville pour aller à la rencontre des jeunes des camps de jour. On voit aussi le Bibliobus comme un moyen efficace d’aller à la rencontre des personnes qui ne peuvent se déplacer vers une bibliothèque, comme des aînés à mobilité réduite.
«Il existe déjà un programme de lecture mobile. On laisse des boîtes de livres dans des résidences, mais on ne peut pas les conseiller. Il n’y a pas d’interaction avec notre personnel. Avec le Bibliobus, on pourrait leur amener des livres, mais aussi leur proposer d’autres lectures», précise Mme Daigle.
«Partout, le Bibliobus prend différentes formes parce que ça répond à différents besoins. Par exemple, ce serait une manière de faire la promotion de nos services à des nouveaux arrivants qui oseraient peut-être normalement moins venir en bibliothèque. Ou encore à des gens en alphabétisation», ajoute-t-elle.
Moins cher qu’une bibliothèque
En ce moment, Trois-Rivières compte cinq bibliothèques sur son territoire, soit Gatien-Lapointe, Maurice-Loranger, Aline-Piché, Simone-L.-Roy et de la Franciade. Leur emplacement avait été réfléchi en fonction des anciennes villes.
Cependant, depuis la fusion municipale, on remarque que des secteurs de la grande ville fusionnée n’ont pas accès à une bibliothèque à proximité. C’est notamment le cas de Sainte-Marthe-du-Cap, du secteur de la rue des Ormeaux au Cap-de-la-Madeleine et du secteur des Vieilles-Forges.
«Avec le Bibliobus, on pourrait offrir un service plus adéquat à ces citoyens. Ça pourrait très certainement répondre à ce besoin et c’est une solution moins complexe que de construire une bibliothèque à 25 millions $. Concrètement, pour un Bibliobus, on parle du coût du véhicule et de son entretien. Ce n’est pas si coûteux, mais il faut trouver les bons endroits auxquels le déplacer. On voudrait que tout le monde ait accès à des documents et développer ce type de service de proximité», souligne René Paquin, coordonnateur médiation et programmes pour les Bibliothèques de Trois-Rivières.
Le projet est encore au stade de l’élaboration. Aucun financement n’a été attaché. Le dossier chemine au sein de la Commission des loisirs et de la culture de la Ville de Trois-Rivières.
Un plan directeur en élaboration
Les Bibliothèques de Trois-Rivières ont récemment effectué un sondage auprès des citoyens et des organismes de la ville afin d’avoir un regard plus juste sur leurs besoins et leur vision des bibliothèques trifluviennes. Le tout sera utilisé dans l’élaboration d’un plan directeur et d’une planification à long terme.
«Dans les commentaires qu’on a recueillis, on voit qu’il y a un besoin de desserte dans le secteur des Forges. Il est ressorti de bonnes idées de l’exercice, comme de prêter des jeux de société et des outils», note Jessie Daigle.
«On voit que chaque secteur a ses spécificités. Par exemple, à la bibliothèque Maurice-Loranger, les aînés côtoient des groupes scolaires durant la journée, alors qu’à Pointe-du-Lac, la grandeur de la bibliothèque devient problématique, mentionne René Paquin. Le processus permet de revenir à l’essentielle: que veulent les citoyens et les organismes de leur bibliothèque. La place de la bibliothèque est au cœur de la communauté. Les églises sont moins fréquentées, nos heures d’ouverture sont plus vastes, il y a de l’animation, en plus d’être un lieu de partage de savoirs.»
Le constat actuel révèle une diminution du nombre d’abonnements, mais une augmentation des prêts. «On veut savoir pourquoi les abonnements n’augmentent pas afin d’aller chercher les gens qui ne fréquentent pas les bibliothèques. Par ailleurs, cette planification nous permettra aussi de mieux prévoir les projets au Plan triennal d’immobilisations de la Ville, ainsi que les demandes de subvention», conclut Mme Daigle.
Une experte en bibliothéconomie a procédé à une analyse et suggérera des pistes de développement, ce à quoi seront ajoutés les résultats du sondage. C’est de cet ensemble qu’émergera la planification stratégique à long terme.