Un livre «coquin trash» signé Véronique Marcotte

L’auteure native de Lac-aux-Sables, Véronique Marcotte, s’est lancée dans une aventure des plus particulières il y a un peu plus d’un an: l’écriture collective d’une série de livres.

Le résultat de cette collaboration à grande échelle dans le milieu littéraire, c’est Orphéon, un bâtiment de cinq étages où se côtoient des personnages bien différents.

Chaque auteur était chargé d’écrire un roman se déroulant sur un étage en particulier. Les lecteurs ont droit à cinq romans distincts, à lire dans l’ordre qu’ils le voudront bien: Corax, Crématorium Circus, Odorama, Quinze minutes et Coïts.

Fantôme et crématorium

Ce n’est pas tous les jours qu’on retrouve dans un même bâtiment l’appartement d’un jeune multimillionnaire aux prises avec un fantôme, une entreprise qui crée des odeurs, un crématorium, un bordel d’escortes de luxe ouverte de 9h à 17h et l’entreprise d’un créateur de vedettes instantanées et éphémères.

Par la force des choses, les auteurs ont dû créer collectivement un univers et faire interagir leurs personnages les uns avec les autres, ce qui a nécessité plusieurs rencontres tout au long de ce processus d’écriture qui, en général, se fait en solo.

«Je pourrais dire que mon plus gros défi dans ce projet était la création collective parce que je suis quelqu’un de très solitaire. Mais en vrai, le gros défi a été le temps, car j’étais impliquée dans tellement de projets en même temps que c’était difficile de me concentrer sur l’écriture de ce roman. Il faut dire que c’était une atmosphère tout autre que celle de la pièce que je mettais en scène [NDLR: Orange Mécanique]», confie Véronique Marcotte.

À la demande des éditions VLB, elle a recruté les différents auteurs derrière l’Orphéon: Patrick Sénécal, Stéphane Dompierre, Roxanne Bouchard et Geneviève Jannelle pour relever ce défi.

«J’ai choisi ces auteurs parce que ce sont des amis, je crois en leur talent d’écrivain et je savais que ça allait cliquer entre nous. C’était quand même un an où l’on était collé les uns sur les autres, donc il fallait bien s’entendre et bien travailler», précise-t-elle.

Pute du jour au lendemain

Pour Coïts, Véronique Marcotte a plongé dans l’univers des phobies et des prostituées.

Le roman nous fait découvrir des femmes suivant une thérapie pour tenter de vaincre leurs phobies. Une a peur des pigeons. L’autre de la saleté. Une autre a la phobie de se faire laisser par l’être aimé.

C’est l’un des hommes du groupe qui leur fait une folle proposition: devenir des prostituées de luxe dont les services seraient limités entre 9h et 17h, question de changer de vie.

Elle décrit son roman comme un livre «coquin trash».

«L’idée m’est venue de vieilles notes que j’avais accumulées. Il y a plusieurs années, j’avais engagé une pute pour l’interviewer et pour qu’elle m’explique sa vie parce que je voulais écrire un roman sur le métier d’escorte. Finalement, j’ai laissé tomber ce projet. Je suis donc allée rechercher ces notes. J’ai voulu faire de la femme du quotidien une femme qui révèle sa double vie», raconte Véronique Marcotte.

«Je pense qu’on a toutes eu le fantasme de devenir rock n’r roll une fois, faire quelque chose qui resterait secret. On a toutes un côté pute finalement et ce que je présente dans le livre, c’est le côté pute de mes femmes», ajoute-t-elle.

Les phobies avec humour

Les auteurs ont profité de ce projet pour sortir de leur zone de confort et d’aborder des sujets ou un style d’écriture auxquels ils ne sont pas habitués.

C’est ainsi qu’on voit Stéphane Dompierre écrit un roman suspense, tandis que Patrick Sénécal, reconnu pour ses récits d’horreur, se lance dans un conte allégorique.

«Dans mon cas, j’avais déjà parlé de maladies mentales, mais là, j’ai essayé d’y ajouter une pointe d’humour. En fait, j’ai suivi le bateau de mes collègues. Les phobies dans le livre viennent d’une conversation que j’ai eue avec un ami qui me nommait un paquet de noms de phobies au nom interminable. J’ai aussi côtoyé des gens phobiques. Je comprenais donc un peu la situation dans laquelle ils vivent. C’est du 24 heures sur 24 pour eux tellement c’est difficile à gérer», conclut Véronique Marcotte.

 

Véronique Marcotte sera présente dimanche (24 mars) au Salon du livre entre 10h et 11h.