Un deuxième album lumineux et encore plus épuré
Avec Ceci est une espèce aimée, le duo Saratoga dépouille encore plus ses chansons de leurs artifices pour n’en conserver que l’essentiel, ce qui résonne dans toute sa simplicité.
«Cet album a été un long processus. On a eu un enfant il y a deux ans. On était alors en temps d’arrêt musical. On a commencé le travail de composition, mais le processus a été plus long. On avait toujours un bébé dans les bras! On n’a pas pris nos instruments ensemble durant le processus. J’ai composé l’album, il embarquait après. La contrebasse a été ajoutée à la fin», raconte Chantal Archambault, l’une des deux voix de Saratoga.
Avec ce deuxième album, Saratoga reste fidèle à son style et offre des mélodies épurées et bienveillantes. Une certaine lumière se dégage aussi des chansons. Peut-être est-ce dû au grand large et à l’immensité de l’horizon qui se profilaient devant les yeux de Chantal Archambault quand elle a enfin trouvé les mots à coucher sur le papier.
«On a douté d’être capables d’écrire l’album, confie-t-elle. À un moment, on n’était pas capable de composer et il fallait le faire. Le studio était réservé, mais ça ne marchait pas à la maison. On a décidé d’aller dans le sud pendant une semaine. J’ai composé au soleil. Le soir, sur la galerie, on composait pendant que la petite dormait. Il y a quelque chose avec le large et l’horizon qui m’a groundée. Ça ouvre quelque chose de lumineux. Je ne voulais pas écrire des chansons lourdes. On voulait aussi l’album encore plus épuré, qu’il se tienne du début à la fin, comme un flot.»
La pièce titre de l’album est née du regard posé sur la petite, par une nuit d’insomnie. «Notre fille nous a un peu inspirés. Avoir un enfant nous amène à poser un regard neuf sur l’humanité. Il y a toutes les beautés, les angoisses et les questionnements qui émergent avec la venue d’un enfant. On reste tout de même dans des thèmes plus généraux.»
Les chansons sont enrobées de guitare lente et de la contrebasse typique du duo.
En plus de l’album, le duo a réalisé un recueil de poésie qui se veut un médium pour poser un temps d’arrêt. C’était aussi l’occasion pour Michel-Olivier Gasse de renouer avec l’écriture sans contrainte. «Il écrivait des livres avant et il ne s’était pas remis à la tâche depuis. C’était l’occasion. On voulait se faire plaisir. C’est aussi intéressant d’avoir un livre avec l’album, un objet durable pour l’accompagner. Ça amène aussi une autre dimension à l’album.»
Saratoga sera de passage à l’église St. James le 30 avril prochain pour présenter son nouveau spectacle.
«Ce sera encore plus épuré que l’album. On raconte beaucoup d’histoires. Cette fois-ci, la mise en scène est un peu plus encadrée que pour notre premier spectacle. Ça nous donne une base solide. Avant, le spectacle se créait au fil de la tournée et se construisait continuellement», explique Chantal Archambault.
Saratoga | Église St. James | 30 avril, 20h | Billets : www.cultur3r.com et 819 380-9797