Un début d’année 2017 rempli pour Guillaume Morrissette

ROMAN. Les affaires vont à merveille pour Guillaume Morrissette et son roman «L’affaire Mélodie Cormier». En plus d’avoir reçu le prix AQPF ANEL 2016 – catégorie 13 ans et plus, le 12 janvier dernier, son polar verra le jour en Europe francophone dès mars prochain.

Après deux prix de la Société du roman policier de Saint-Pacôme en octobre 2015, soient le Prix coup de cœur et le Prix du premier polar, L’affaire Mélodie Cormier s’est vu décerner le prix littéraire des enseignants de français, remis conjointement par l’Association québécoise des professeurs de français et l’Association nationale des éditeurs de livres.

«C’est un des plus beaux prix que tu peux gagner! C’est un prix vraiment débile, car les critères de sélection sont très rigoureux, commentait Guillaume Morrissette. Quand tu écris un roman policier, c’est difficile de satisfaire ces critères.»

L’objectif du prix AQPF ANEL est de créer un outil académique, une liste d’ouvrages accessible aux enseignants de français. «Si ton livre contient sang, sexe et violence, il sera difficilement accepté dans cette liste», exemplifie l’auteur. Selon lui, c’est pour cette raison que peu de romans policiers s’y retrouvent, ceux-ci contenant généralement des détails liés aux méfaits.

Il s’agit en effet pour lui d’une occasion en or de se tailler une place parmi les grands noms tels que Mary Higgins Clark et Agatha Christie. «Ça a une connotation et une pérennité très importante pour moi», ajoute l’auteur trifluvien.

L’année 2017 se poursuit sur une bonne lancée pour Guillaume Morrissette qui a conclu récemment une entente avec la maison d’édition française CITY pour l’adaptation linguistique, l’édition et la mise en marché de son polar L’affaire Mélodie Cormier. Dès le mois de mars, l’écrivain verra son œuvre vendue en France, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse. Le livre sera présent au Salon du Livre de Paris.

«Quand ton roman est primé trois fois plutôt qu’une, les chasseurs de têtes européens qui cherchent un livre québécois à éditer ne vont pas fouiller dans l’ensemble des publications, mais vont consulter une liste plus sélective. C’est à ce moment aussi que ça devient trippant!», lançait Guillaume Morrissette.

Pour son entrée en France, L’affaire Mélodie Cormier a subi une adaptation linguistique, notamment quant à la précision de certains termes qui changent de sens selon le continent. «C’est surtout les dialogues qui ont été touchés, notamment les patois et les jurons québécois. L’histoire reste 100% la même, tout comme les lieux. Il n’était pas question de changer la ville. J’ai écrit ça dans mon patelin, dans mes maisons, dans mes endroits. D’ailleurs, ces changements auraient dénaturé l’histoire complètement», expliquait le Trifluvien.

Est-ce difficile pour un auteur de voir son roman modifié de la sorte? Il s’agit d’un débat que Morrissette avait déjà tenu avec d’autres auteurs avant même de le vivre. «J’ai abordé cette situation d’adaptation linguistique en étant zen! Je me suis dit que je devais écouter ce que l’autre a à dire afin de voir l’objectif derrière le changement», explique Guillaume Morrissette.

«Est-ce que mon œuvre a été écrite un peu comme une sculpture a été faite, pour qu’elle soit intouchable, immortelle? Ou si mon œuvre en est une de divertissement au même titre qu’elle le serait dans le cas d’une adaptation cinématographique? Ce serait logique dans ce cas de prendre certaines libertés pour rendre l’œuvre meilleure et mieux adaptée», fait-il valoir.

Des fleurs pour ta première fois

Le 22 mars prochain, l’inspecteur Héroux sera de retour pour une troisième enquête dans un nouveau polar intitulé Des fleurs pour ta première fois. Cette fois, il se lance sur les traces d’un violeur extrêmement perturbé. Alors que les crimes s’intensifient à Trois-Rivières, la psychologue de l’agresseur en herbe commence à avoir des doutes sur le jeune homme.

«Je suis allé très loin dans le psychologique. J’ai créé un personnage dont le psychique n’accepte pas et ne supporte pas ses actes. On appelle ça une décompensation», explique l’auteur Guillaume Morrissette.

Selon l’auteur, un roman policier se doit d’être véridique afin que le lecteur ne décroche pas de sa lecture. «Je me gave de fiction dans les autres choses que j’écris, mais dans les romans policiers, j’adore avoir un visuel. Dans l’écriture de mon roman, j’ai été accompagné par une véritable psychologue. Je suis allé observer son bureau: le positionnement des meubles, la hauteur du plafond, la luminosité. Quand j’écris, je sais que c’est véridique», illustre-t-il.

Ce qui allume Morrissette dans les thrillers, c’est l’aspect enquêteur. «Les enquêteurs ont les mains liées par un million de lois et de codes d’éthique avec lesquels ils doivent jongler pour ultimement découvrir la vérité. Tu veux ni condamner un innocent, ni laisser partir un coupable, mais tu ne peux pas travailler comme tu veux», soutient-il.

«J’ai beaucoup d’amis enquêteurs avec qui je discute pour donner un côté plausible à mes histoires», ajoute-t-il. Il affirme que ce sont parfois des détails qui ne paraissent pas à première vue aux yeux des lecteurs, mais qui tiennent à cœur à Guillaume Morrissette. Il mentionne d’ailleurs que son meilleur outil de travail, c’est sa curiosité.