Trois-Rivières dans l’œil de Jean Chamberland

«J’ai toujours pris des photos de mon environnement immédiat. Pas besoin d’aller à Venise pour ça: il y a toujours quelque chose de particulier à photographier ici», confie le photographe trifluvien Jean Chamberland. Il rend d’ailleurs hommage à cette ville qui l’a vu naître dans le cadre d’une exposition, «Trois-Rivières, tôt ou tard», présentée jusqu’au 18 octobre au Centre d’exposition Raymond-Lasnier.

Pendant plus d’un an et demi, Jean Chamberland a chassé, à l’aube et à la brunante, des images particulières de Trois-Rivières, des prises de vue inédites en grimpant sur les plus hauts sommets de la ville. Tel un oiseau de nuit, il en a parcouru les recoins pour y découvrir de nouveaux plans de vue inconnus du grand public. «À ces heures-là, le monde n’est pas dehors, la grande majorité dort encore. Et c’est là qu’on voit un paysage nouveau, une facette que l’on ne voit pas d’ordinaire. J’étais à l’affût 24 heures sur 24. Il fallait bien, tôt ou tard, que Trois-Rivières m’ouvre ses jardins les plus secrets», explique M. Chamberland. En tout, ce sont une cinquantaine de photos qui sont réunies sur les murs du centre d’exposition, présentant des lieux pourtant connus de Trois-Rivières: le monastère des Ursulines, le pont Laviolette, l’église St-James, le Sanctuaire, la rue des Forges et encore bien d’autres. Pourtant, ne serait-ce que par une perspective différente, l’absence de piétons ou de voitures, un éclairage opportun ou un effet de brouillard matinal, ces scènes du quotidien, teintées d’esthétisme et de poésie, revêtent ainsi un caractère unique. «Ces photos ne résultent pas du hasard. Quand j’ai une image dans la tête, je prends autant de photos que nécessaire pour que ça soit identique à mon idée. Je ne veux rater aucune opportunité», précise le photographe.

M. Chamberland ne cache pas qu’il aurait apprécié que son exposition devienne une vitrine pour Trois-Rivières, un peu sous la forme d’une exposition itinérante qui l’amènerait ailleurs et ferait découvrir la ville à l’extérieur de la région. Pour l’instant, rien ne semble toutefois aller en ce sens. (MEBA)