Table ronde sur les enjeux de l’industrie

Le mardi 29 avril avait lieu une table ronde sur les enjeux des industries culturelles au Québec à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle a été organisée par les étudiants de premier cycle en communication sociale et la chargée de cours Virginie Soulier dans le cadre du cours « Démarches de travail intellectuel en communication sociale ».

Stéphane Labbé, délégué à la recherche et au développement à l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) et doctorant au Département de lettres et communication sociale, Marie-Claude Lapointe, professeure au Département d’études en loisir, culture, tourisme à l’UQTR, Jacques Lemieux, professeur associé au Département d’information et de communication à l’Université Laval et au département de lettres et communication sociale à l’UQTR, Jason Luckerhoff, directeur des programmes de cycles supérieurs au Département de lettres et communication sociale à l’UQTR et Claude Martin, professeur honoraire au Département de communication de l’Université de Montréal et professeur associé au Département de lettres et communication sociale à l’UQTR à la Section Communication sociale ont parlé des enjeux des industries culturelles au Québec.

Selon une perspective pédagogique et avec humour, les conférenciers ont expliqué leur démarche de recherche, les considérations éthiques et les conditions dans lesquelles ils travaillent en contexte universitaire, professionnel et gouvernemental.

Par exemple, M. Labbé a présenté comment il gère ses différents projets de recherche au sein de l’Association nationale des éditeurs de livres. La professeure Lapointe a précisé les atouts et les limites des enquêtes menées tous les 5 ans sur les pratiques culturelles au Québec par le Ministère de la Culture et des Communications. Elle a notamment répondu aux questions des étudiants sur la mise en place et la réception des sondages téléphoniques.

Durant toute la session, les étudiants inscrits au cours ont analysé la méthodologie de chacun des chapitres de l’ouvrage « Enjeux des industries culturelles au Québec. Identité, mondialisation, convergence ».

Les auteurs leur ont finalement eux-mêmes présenté le contexte de la mise en œuvre de leur recherche depuis 2006, ainsi que l’approche méthodologique de leurs enquêtes sur l’ensemble du territoire québécois et les résultats principaux et actualisés de leurs travaux. Ils ont expliqué les clés du succès du modèle culturel du Québec d’après l’importance du financement du gouvernement dans ce domaine et son positionnement spécifique selon des critères de marché et culturels. Ils ont montré les besoins d’adaptation du système culturel québécois en raison notamment des changements liés à l’ère numérique, mais aussi en fonction des problèmes de faible littératie (aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite) de la population québécoise qui limite de fait l’usage des produits culturels.

Cet évènement ne pourrait être davantage dans les actualités. Soulignons que le Devoir a publié samedi dernier un article sur la surenchère et la surproduction culturelle en citant l’ouvrage et le professeur Martin. Ce chercheur a suscité l’esprit critique des étudiants en leur montrant l’importance de bien comprendre les résultats scientifiques pour être à même de les mentionner, mais aussi en mettant en perspective les dangers de tout vouloir quantifier. De surcroit, le professeur Luckerhoff s’est adressé aux futurs professionnels et chercheurs en communication en leur expliquant, à partir de ses analyses de la presse écrite, les contraintes sous-jacentes au journalisme culturel.  

Les étudiants des trois cycles et les professeurs ainsi réunis ont pu profiter de ces rencontres pour échanger sur les différentes facettes et réalités de la recherche actuelle tant au Québec qu’ailleurs, sur les pratiques, usages et offre culturelle au Québec, mais aussi sur le contexte de production des médias de la culture.