Saveurs d’autrefois en vedette d’un banquet

ÉVÉNEMENT. Le Rendez-vous des coureurs des bois s’ouvrira avec une parade sur la rue des Forges, le 20 juillet à 19h. Au même moment, de nombreux convives seront rassemblés autour de la Grande tablée des coureurs au parc Antoine-Gauthier. Au menu: un repas spécial aux saveurs du 18e siècle.

Surtout que les recettes utilisées sont directement tirées de livres de recettes datant des années 1700!

«Pour le choix des recettes, on se base sur nos expériences passées et on consulte de la documentation, notamment le livre La Cuisinière bourgeoise  de Menon, un grand cuisinier français à cette époque», explique Marc Ducharme, président du Rendez-vous des coureurs des bois.

Les goûts n’étaient pas les mêmes en Nouvelle-France qu’aujourd’hui, constate-t-il. «Il s’agissait généralement de plats très simples, mais bons. Les habitants mangeaient des plats très épicés. Il y avait beaucoup de cannelle et de muscade. En même temps, on mangeait très bien en Nouvelle-France. L’espérance de vie y était supérieure de 10 ans comparativement à la France. On disait même que les pauvres de la Nouvelle-France mangeaient mieux que les riches en France».

C’est l’équipe du traiteur Bouff’Elles qui concocte le banquet depuis quelques années, un beau défi que l’équipe supervisée par Julie Haché se plaît à relever.

«Avec Marc [Ducharme], on se parle toute l’année. Il nous envoie des idées et on regarde si c’est réalisable ou non en fonction des ingrédients et du budget. On a de belles surprises parfois, comme le poulet à la cannelle. C’était étonnamment bon finalement! C’est toujours un beau défi à réaliser. On sert entre 80 et 100 personnes et les gens sont très satisfaits», souligne Mme Haché.

Entre une poignée et une pincée

Le fameux Milton est de retour cette année au banquet.

Si les recettes ne sont pas compliquées en soi, l’équipe de cuisiniers doit parfois adapter certaines recettes avec les ingrédients d’aujourd’hui sans les moderniser.

«L’idée, c’est de respecter les saveurs. Il y a peu d’ingrédients dans les recettes, alors il faut que ce soit particulièrement savoureux. Il faut le bon dosage de chacun des ingrédients», précise Julie Haché.

Et le dosage demande un peu de travail considérant qu’il n’y avait pas nécessairement de mesures officielles pour doser chaque ingrédient. Selon la recette, on précisait une poignée de tel ingrédient ou une pincée d’un autre aliment. Julie Haché s’est aussi déjà fait surprendre par une recette écrite en ancien français!

La Nouvelle-France jusque dans le service

Un trou normand sera également servi entre le plat principal et le dessert. Celui-ci consistera en des petits fruits macérés dans une eau de vie. «Les repas étaient longs en Nouvelle-France. Ça pouvait parfois aller jusqu’à huit services. Après un certain temps dans le repas, le trou normand était servi pour aider les convives à digérer un peu», indique M. Ducharme.

Au-delà des plats qui seront servis, l’événement intégrera des éléments du décorum entourant les banquets en Nouvelle-France. Cela se reflètera notamment lors du service, puisqu’à l’époque, les seigneurs et les personnes les plus importantes de la société étaient servies en premier. Cette idée de service selon le rang social sera conservée durant le banquet du Rendez-vous des coureurs des bois.

Danse et musique d’époque ponctueront aussi le repas.

Pour réserver une place au banquet du Rendez-vous des coureurs des bois: http://rendezvousdescoureursdesbois.com

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Au menu du banquet

Entrée: soupe à l’oignon

Plat: mijoté de porc aux herbes et légumes racines

Trou normand

Dessert: Milton (pain aux grains anciens, sucre du pays, petits fruits frais et crème)

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Bouff’Elles en bref

Le traiteur Bouff’Elles est une entreprise d’économie sociale qui existe depuis 25 ans. En plus de son équipe de travail régulière, l’entreprise mise aussi sur des plateaux de travail en réinsertion sociale.