Raphaëlle B. Adam signe un premier roman
Dans la Floralia, une toxine peut-elle aspirer à être autre chose qu’une toxine?
Catopsis, elle, revendique le droit d’être elle-même et de rêver à autre chose que le carcan qui lui a été imposé avec son rôle de toxine, celui d’une chasseresse qui achève ses proies humaines grâce à la sève paralysante qui coule dans ses veines.
Mais même si elle s’empêche de chasser dégoûtée par ce mode de vie, la faim devient chaque fois trop forte et le désir, trop impérieux. Alors elle cède. On lui a bien toujours dit qu’une toxine ne pouvait pas se sevrer.
Bienvenue dans l’univers de Venefica, le premier roman de la Trifluvienne Raphaëlle B. Adam.
« Je suis vraiment une écrivaine de l’imaginaire. C’est le genre qui me stimule le plus. Ça m’a toujours intéressée, mais je ne saurais pas sire d’où ça vient. J’aime que ça me permette d’aller plus loin, d’explorer plus, de ramener les morts, de voir des possibles, d’envisager d’autres possibilités et même d’étudier notre monde à travers le spectre d’un autre univers », explique l’auteure originaire de Shawinigan.
Les bases de l’univers de Venefica lui étaient venues à l’écriture d’une nouvelle pour un recueil. Elle a eu envie d’explorer davantage ce monde et les personnages qui y vivent. Bien que la prémisse fantastique se veuille horrifique, elle sert également de tremplin vers une quête de soi et de recherche de liberté et d’émancipation.
« Une nouvelle littéraire, c’est vraiment un moment qu’on veut faire vivre au lecteur. Cette histoire-ci, j’avais le goût de la pousser jusqu’au bout. La toxine chasse avec une fleur, une belle femme qui appâte les victimes. Ce sont deux entités que tout oppose, mais qui n’ont pas le choix de travailler en équipe, d’une certaine façon », note-t-elle.
« Je ne voulais pas juste écrire un roman sur des femmes qui chassent, poursuit-elle. Je voulais explorer les relations entre ces femmes également. On laisse toujours un peu de soi quand on écrit un roman. Pour moi, c’est tout cet aspect de l’importance des amitiés féminines. On parle souvent du sentiment de compétition entre les femmes, mais je voulais insister sur le concept de sororité. »
Le quotidien des toxines et des fleurs se retrouve toutefois chamboulé lorsqu’un être mystérieux se met à interrompre leurs chasses. Pour quelle raison? L’auteure entraîne alors le lecteur dans le dédale de ce mystère avec rythme et habileté.
Celle qui agit à titre d’agente de communication pour le Salon du livre de Trois-Rivières et le Festival international de la poésie a été approchée par La Courte échelle pour écrire un petit roman de la collection Noire. « C’est là-dessus que je travaille en ce moment. Ça va me sortir de ma zone de confort. C’est pour un public adolescent, mais je vais pouvoir conserver mon style habituel. Ce sera un petit défi. J’ai aussi deux ou trois nouvelles en chantier pour des collectifs », conclut-elle.
Le roman Venefica est en vente dans les librairies.