Quand la technologie devient œuvre d’art

Lorsque Brian et Kevin Pott, directeur de création et directeur de projet chez Cinetic, ont été approchés par le Centre d’exposition Raymond-Lasnier pour participer à une exposition jeunesse, les deux frères ont sauté sur l’occasion.

«On avait hâte qu’un projet comme ça arrive, lance Brian Pott. Ça faisait un moment qu’on travaillait dans le but de collaborer à des projets avec ce genre de vision. C’est une belle première expérience.»

L’équipe de Cinetic a été responsable de la conception de deux œuvres, soit le coucher de soleil auquel il faut redonner ses couleurs, ainsi que la nuit étoilée. Il s’agit d’ailleurs des deux dernières œuvres de l’exposition.

«Elles avaient déjà une histoire prédéterminée et la vision globale de l’exposition. Elles se sont reposées sur notre expertise pour développer l’univers de ces deux œuvres. Ça s’est fait lors d’une série de brainstorms et de jumelage d’idées. Ça a laissé place à plus de créativité», souligne Brian Pott.

Dans l’histoire, le personnage principal, plein de peinture à force d’avoir redonné des couleurs au paysage, tournoie pour imprégner le coucher de soleil de ses teintes.

Brian et Kevin Pott, respectivement directeur de création et directeur de projet chez Cinetic.

«Il fallait assurer le côté tactile de l’expérience, ajoute Kevin Pott. Pour le coucher de soleil, c’était de transposer la vision de l’histoire et de la réaliser dans un univers tactile.»

L’œuvre prend finalement vie grâce à une télévision tactile de 70 pouces, installée à hauteur d’enfant, et qui permet une vingtaine de points de contact simultanément.  Les visiteurs peuvent choisir une palette de couleurs avant de l’appliquer dans le ciel. Des soleils de différentes couleurs et grosseurs peuvent aussi être ajoutés.

«L’œuvre du ciel a plus fait appel à notre côté artistique. C’est notre vision artistique qui a été transposée dans une nuit étoilée. On a cherché à le faire d’une façon hors de l’ordinaire», précise Kevin Pott.

Ainsi, ils ont créé un ciel étoilé animé, programmant des constellations imaginaires à des endroits précis. Pour les faire apparaître, les enfants appuient sur différents boutons.

Le ciel étoilé a représenté un défi plus important pour le duo. Il faut dire que le concept a été modifié à plusieurs reprises.

«Au début, ça devait être une boîte surélevée dans lequel l’enfant mettait sa tête pour observer les étoiles. Ça devenait complexe, notamment pour des raisons de sécurité», indique Brian Pott.

La boîte s’est ensuite transformée en un dôme à l’envers dans lequel on observe les constellations en contrebas, un peu à la manière du ciel qui se refléterait sur la surface d’un étang. Un programmeur et le concepteur de la structure accueillant le ciel étoilé ont collaboré avec Kevin et Brian Pott pour mener à bien le projet.

«On a tous rassemblé nos expertises pour que cette portion de l’exposition puisse fonctionner. Il fallait notamment calculer le dôme et les angles de projection afin d’éviter qu’il y ait de la distorsion dans la projection», explique Brian Pott.

Il a également fallu penser à l’accès à la structure pour les personnes à mobilité réduite, par exemple. La structure devait aussi être manipulable et relativement aisément transportable vers les autres centres d’exposition.

L’enjeu de la noirceur et la sécurité ont représenté un autre défi de conception.

«Je pense qu’au final, ce sera une belle expérience pour toute personne qui a toujours son cœur d’enfant. On voulait laisser une belle empreinte à la fin de l’exposition», conclut Brian Pott.