Quand la rivière Saint-Maurice se raconte

Ça fait plusieurs années que l’équipe de Boréalis avait en tête d’offrir à ses visiteurs une expérience sur la rivière Saint-Maurice. C’est cet été que ça se passe avec le lancement de la croisière immersive Histoire sur l’eau à compter du 28 juin.

« On a travaillé sur l’expérience des visiteurs au sein du musée, mais on souhaitait offrir une activité complémentaire à la visite de Boréalis. L’idée de faire des tours sur la rivière, dans le delta. C’est plus contemplatif comme expérience. Par contre, c’est important pour nous d’ajouter un plus value comparativement à n’importe quel tour de bateau. On a donc développé une scénarisation plus poussée pour mettre de l’avant le patrimoine immatériel », explique Romain Nombret, directeur du patrimoine chez Culture Trois-Rivières. 

Pendant un peu plus d’une heure, c’est la rivière qui est l’héroïne et qui se dévoile, que l’on pense à la faune, à la flore, à son histoire, à la cohabitation avec les industries, de même que sa vision par les Premières Nations. « On a notamment travaillé avec la Coop Nitaskinan pour ce volet. On présente les témoignages en langue atikamekw, puis doublés ensuite, précise-t-il. La trame est enregistrée et on y a intégré des effets sonores pour bonifier l’expérience. »

C’est l’occasion de naviguer là où, autrefois, s’entassaient des milliers de billes de bois et de se laisser raconter les changements qu’a vécus la rivière au fil des années, ainsi que le récit des hommes et des femmes qui ont côtoyé la Saint-Maurice. Bercé par la rivière, on découvre les témoignages de draveurs, de travailleurs de la CIP, de gens des Premières Nations qui racontent tour à tour leur relation avec la rivière.

« L’histoire racontée est captivante et instructive, commente Gaétan Boivin, président-directeur général du Port de Trois-Rivières, partenaire de l’excursion. L’activité s’inscrit dans les incontournables touristiques de notre belle ville et ça fera rayonner Trois-Rivières. »

Des moments de simple contemplation sont aussi prévus durant le parcours, question de profiter de la vue panoramique qu’offre le ponton sur les rivages de la rivière.

100% électrique

Les excursions se font à bord d’un ponton à propulsion électrique. L’équipe a fait affaire avec l’entreprise TechniKal, à Shawinigan, pour la conception des pontons sur mesure. 

« On a pris le temps d’explorer ce qui se faisait ailleurs au Québec. C’était déjà clair dans notre esprit que l’on voulait quelque chose de plus petit qu’un bateau, mais surtout, on voulait être plus écoresponsable, d’où l’idée d’une embarcation à propulsion électrique. Il a fallu se battre à contre-courant avec cette idée. On a même exploré la possibilité d’une propulsion à l’hydrogène », ajoute M. Nombret.

« Avec la propulsion électrique, le ponton n’émet aucun bruit. C’est intéressant, surtout que sur l’embarcation, on passe de l’aspect à l’aspect sauvage, poursuit-il. Les paysages varient beaucoup et ça permet aux participants d’avoir accès à une autre vue du territoire à partir de la rivière. »

Huit départs par jour sont prévus à raison de six jours par semaine. Boréalis compte sur une équipe de cinq capitaines passionnés. Les pontons ont une capacité de 12 personnes et sont dotés d’une toilette. Par ailleurs, comme les pontons sont fermés, l’activité pourra avoir lieu même s’il pleut.

Une zone d’attente sera aménagée sur le côté du musée Boréalis. On y retrouvera notamment quelques informations, de la signalisation et des jeux pour les enfants.

« On vise un premier cycle de plusieurs années avec cette version d’Histoire de l’eau. Les batteries des pontons devraient être bonnes pour cinq à huit ans. Éventuellement, on pourrait changer le scénario », conclut Romain Nombret.

Un engouement prometteur

Près de 700 billets pour la croisière immersive n Histoire sur l’eau étaient disponibles en prévente. Plus de 80% d’entre eux ont déjà trouvé preneurs, si bien que Culture Trois-Rivières débloquera de nouvelles plages horaires en juillet et en août.

« La réponse est au-delà de nos espérances, confie Nancy Kukovica, directrice générale de Culture Trois-Rivières. Pour l’instant, on prévoit offrir l’activité jusqu’au 1er septembre, mais ce serait possible de prolonger l’activité. »

Les nouveaux billets seront en vente à compter de mercredi (21 juin).