Quand la musique brésilienne rencontre le jazz

C’est une soirée jazzy qui attend le public le 23 septembre à la salle Louis-Philippe-Poisson de la Maisonde la culture en compagnie de Carl Mayotte. Pour l’occasion, le bassiste sera accompagné de son quintette habituel pour interpréter les chansons de son nouvel album Carnaval, ainsi que quelques morceaux de ses autres albums. 

« Ce sera sans doute une soirée festive, groovy et si les gens veulent sourire et être surpris, c’est la bonne place! Le spectacle est une belle porte d’entrée pour découvrir le jazz, affirme Carl Mayotte. Le jazz en live, c’est de donner un bon spectacle. Beaucoup de musiciens sont plus dans leur bulle, mais dans notre cas, ça groove, ça bouge et c’est festif comme musique. Je veux que ça paraisse qu’on a du fun ensemble. C’est important pour moi qu’il y ait un côté accessible. »

Car c’est l’un des objectifs du compositeur de démocratiser le jazz et de ramener ce genre musical à l’avant-plan.

« Je pense que le jazz a beaucoup de défis en soi, note-t-il. J’essaie de démocratiser le genre par des actions, en particulier la médiation culturelle. J’aime aller dans les écoles primaires et secondaires pour montrer cette musique aux jeunes et montrer que c’est possible de réussir en musique. Plus y aura plus de musiciens qui n’ont pas peur de prendre des risques et de faire des projets, plus il y aura d’offres au Québec. »

Son quatrième album, Carnaval, propose une douzaine de pièces qui offrent un habile mélange de sonorités latines, de rock et de jazz, le tout dans un hommage à la musique brésilienne chère au cœur de l’artiste.

« Je suis un grand amateur de musique brésilienne depuis que je joue de la basse. J’aime particulièrement l’aspect intellectuel et organique de la musique brésilienne. Ça fait en sorte que les mélodies sont complexes, les harmonies sont recherchées, mais au final, c’est une ambiance et une sonorité qui vraiment accessibles et qui font voyager, explique Carl Mayotte. J’ai voulu rendre hommage à tout ça, à ma manière. »

 À sa manière, c’est notamment en mariant un quintette de jazz fusion à un ensemble de percussions brésiliennes…et à un quintette à vent classique composé d’un hautbois, d’une clarinette, d’un cor français, d’un basson et d’une flûte.

« Un quintette à vent est plus associé `au milieu classique. Je voulais créer un pont entre le classique et le jazz pour cet album. Ça a demandé beaucoup d’essais et erreurs. Les instrumentistes classiques me donnaient leur avis sur la partition et j’écoutais leurs commentaires pour améliorer les arrangements. Je pense que leur grand défi aura été le rythme, car en jazz, il y a certains rythmes très syncopés qui font moins partie du vocabulaire des orchestres classiques », souligne Carl Mayotte.

Pour puiser dans l’authenticité de la musique brésilienne, il a fait appel au virtuose du charango Frederico Tarazona, entre autres pour donner vie au Vasija de Barro et Le Saltimbanque.

« Ça doit faire cinq ou six ans que j’avais le concept de l’album en tête et tranquillement, j’ai écrit les pièces, raconte-t-il. Ça a commencé à la fin de ma maîtrise à l’Université McGill. J’avais la tête pleine et pour me calmer, je me couchais dans mon lit et je mettais dans mes oreilles la musique de Djavan, Hermeto Pascoal, Itibere Zwarg, Toninho Horta, Milton Nascimento… Écouter ces grands compositeurs brésiliens, avec leurs mélodies riches, leurs rythmes aussi entraînants que complexes, me transportait au travers d’un carnaval musical. J’ai sorti trois autres albums entre temps, mais j’avais toujours ces pièces en tête. »

Le spectacle du 23 novembre débutera à 17h30 et sera présenté en formule cabaret. Les billets sont en vente au www.culture3r.com ou par téléphone au 819 380-9797.