Pour l’amour des oiseaux

Saviez-vous que le vacher à tête brune préfère pondre entre 11 et 20 œufs dans les nids d’autres oiseaux? Que le cardinal rouge s’adonne au bain de fourmis? Ou que les oies des neiges forment des couples monogames pour la vie?

Écrit par Éric Dupont, à qui l’on doit notamment La fiancée américaine, le livre Les oiseaux vise à mieux faire connaître les oiseaux qui survolent le ciel du Québec. Au-delà de l’aspect documentaire qui regroupe des informations sur les chants, les habitudes de nidification, la capacité d’adaptation aux changements environnementaux et les comportements étonnants de près de 50 oiseaux, l’auteur y va aussi d’anecdotes –parfois personnelles – pour mieux raconter ses amis ailés, voire même leur donner une personnalité fidèle à ce qu’ils sont.

Les textes sont tous accompagnés d’une illustration de l’oiseau réalisée par l’artiste trifluvienne Mathilde Cinq-Mars dans un mélange de crayon et d’aquarelle. Jouissant d’une grande liberté dans la création des images, elle s’est notamment amusée à imaginer à quoi ressembleraient les oiseaux s’ils étaient humains.

«J’avais toujours envie qu’on puisse reconnaître et identifier les oiseaux, évidemment, mais parfois, quand c’est trop interprété, on perd l’image. Je voulais aussi que les images rejoignent les enfants. Dans les textes, on retrouve des éléments qui vont au-delà de l’information scientifique. Ça m’aidait à m’approprier l’oiseau et à l’adapter ensuite en image», explique Mathilde Cinq-Mars.

C’est ainsi que le tyran huppé prend des airs de chevalier qui défend farouchement son territoire, que la sterne arctique se présente en grand voyageur et que le grand-duc d’Amérique emprunte des traits d’aristocrate.

«Quand il n’y a rien d’affectif, c’est plus difficile de faire des liens avec l’oiseau, souligne l’illustratrice. Par contre, quand il me parle de sa grand-mère ou qu’il écrit une anecdote, ça me touche davantage. J’aime de l’écriture d’Éric Dupont qu’il y a une bonne balance entre les textes scientifiques et le côté émotif, le souvenir relié à l’observation d’un oiseau en particulier, les gens qui étaient là autour de lui, les lieux.»

Le saviez-vous?

Mathilde Cinq-Mars n’en est pas à ses premières armes dans le dessin d’identification. Elle a déjà réalisé plusieurs affiches d’identification de plantes sauvages, de champignons sauvages comestibles, d’insectes et de traces d’animaux sauvages du Québec.

Le livre a ceci de particulier qu’il peut s’adresser à la fois aux adultes et aux enfants.

«Ma fille était là pendant le processus de création. Je lui en parlais, je lui montrais les images. Ça me donne des clés pour voir si j’étais dans la bonne direction. Ça me permettait aussi de développer un côté affectif à chaque oiseau. En fait, j’ai littéralement appris mes oiseaux en dessinant ce livre», confie-t-elle.

Mathilde Cinq-Mars avait eu l’occasion de rencontrer l’auteur Éric Dupont lors d’un Salon du livre avant de collaborer à ce projet. C’est d’ailleurs la maison d’édition Marchand de feuilles qui l’a approchée. Elle avait déjà collaboré avec l’éditeur pour le livre Nos héroïnes portant sur des femmes inspirantes de l’histoire du Québec.

Quand elle a reçu les premiers textes qu’elle devait illustrer, elle a rapidement apprécié l’exactitude des différents éléments présentés. «Éric Dupont se renseigne beaucoup. Il est allé chercher des éléments pour chaque oiseau, mais pas nécessairement dans les livres d’identification. Les textes m’ont beaucoup appris sur les oiseaux. Ça fait toute une différence de travailler avec un auteur aussi professionnel», témoigne l’illustratrice trifluvienne.

Mathilde Cinq-Mars a d’ailleurs remarqué que depuis la création des illustrations de Nos oiseaux, elle porte plus attention aux oiseaux qui l’entourent. «Quand j’en vois un et que je le reconnais, c’est comme si je croisais un bon ami, lance-t-elle. Ce livre a vraiment embelli ma vie. Maintenant, en plus d’avoir les yeux par terre à travailler dans les fleurs pour ma ferme florale, j’ai les yeux tournés vers le ciel et j’entends les chants des oiseaux.»