Petits artistes, grand talent!

D’étranges fonds marins ornent les murs de la Galerie Expérience Métiers d’art (EMA) au centre-ville. Cette exposition de peinture sur verre a cependant quelque chose de particulier: elle a été réalisée par des enfants du CPE et du primaire.

Durant les six semaines de travail que cette exposition aura nécessité, les enfants des CPE Les petits collégiens De la Salle et Laflèche, ainsi qu’une dizaine d’élèves du primaire, ont été accompagnés et chapeautés par l’artiste verrier Sylvie Leblanc.

«Avec le thème de l’étrange fond marin, je voulais que les enfants soient piqués dans leur curiosité et les amener plus loin dans leur créativité. C’est plus qu’un fond marin ordinaire», souligne-t-elle.

Au fil des œuvres, on découvre des poissons de toutes les formes, un crabe par ci, des mains d’enfants transformées en algues par là. Les étranges fonds marins proposés par les jeunes artistes sont empreints de couleurs vivifiantes et sont toutes différentes. Tous les enfants ont au moins un dessin dans l’exposition.

«J’avais déjà fait des ateliers avec des jeunes de la maternelle. On avait fait de la peinture sur tissu. Comme la peinture se diffuse à travers le tissu, ça donne toujours un beau résultat. Là, c’était la première fois que je travaillais avec des enfants de quatre ans. Ils sont habitués de faire des dessins, mais colorer du verre, c’était complètement nouveau pour eux. Ils ont adoré. Le résultat est très satisfaisant et je ne m’attendais à rien de moins», lance l’artiste verrier.  

Sylvie Leblanc, artiste verrier, a accompagné les enfants durant le processus.

Une goutte à la fois

Les enfants ont dû acquérir plusieurs connaissances et apprentissages avant de se lancer dans la création de ces œuvres collectives.

«Au niveau du dessin, les enfants de 4 ou 5 ans ne sont pas en âge de dessiner des nageoires ou des queues à leurs poissons. Quand je leur expliquais que les poissons ont une nageoire dorsale, ils me regardaient avec de grands yeux! Ils ont appris de nouveaux mots. On a notamment parlé de translucidité, d’opacité et de transparence», raconte Sylvie Leblanc.

Les plus jeunes ont dû pratiquer leur patience et leur concentration, car une bonne partie de l’œuvre devait être peinte goutte à goutte.

«Il faut tenir le pinceau bien droit à la verticale. Ça permet d’avoir des couleurs et des textures plus opaques. En peignant sur du verre comme on le ferait normalement avec un pinceau, ça ajoute des bulles d’air et ça amène une autre texture.»

Un grand moment pour les artistes

Les parents ont eu la surprise de découvrir les œuvres des petits artistes lors du vernissage, dimanche dernier. Les yeux pleins de fierté, les enfants ont expliqué comment ils sont parvenus à créer, ensemble, cette exposition collective.

«Je suis parti de mes propres dessins. Quand ils ont été transposés sur le verre, j’ai fait la technique une goutte à la fois, indique Benjamin Pelletier-Guy, un élève de 6e année. Ça demande beaucoup de patience, mais le résultat est vraiment beau. Ça vaut la peine de prendre son temps. Il fallait aussi beaucoup de patience pour travailler la soie fusion.»

«Je voulais vraiment faire partie du projet parce que j’avais envie de découvrir une autre façon de faire des arts, ajoute Benjamin. C’était la première fois que je faisais ça et j’ai vraiment beaucoup aimé. Au début, je pensais que ça allait être difficile, mais je me suis rendu compte que j’étais capable. Je suis fier de moi.»

Tout comme lui, Kassidy Larivée souhaitait vraiment faire partie de l’aventure. «Quand notre professeure nous a parlé du projet, j’ai tout de suite donné mon nom parce que j’adore les arts, et surtout le dessin. J’ai été chanceuse parce que mon nom a été pigé», mentionne l’élève de 5e année.

Au fil des semaines, sa maman, Caroline Cloutier, a été témoin de son enthousiasme pour le projet. «Kassidy a adoré ça, soutient-elle. Elle revenait toujours avec le sourire et me parlait de ce qu’elle faisait. J’étais contente de la voir aussi emballée. Et franchement, c’est super beau, ce qu’ils ont réussi à faire. Je ne m’attendais pas à ça. C’est surprenant.»

Ce projet a pu être réalisé grâce à un nouveau programme du ministère de la Culture, soit l’Appui à l’offre culturelle dans le parcours éducatif. Ce programme, qui s’est ouvert l’automne dernier, permet aux artistes d’aller dans les Centres de la petite enfance (CPE) et de faire des projets en parascolaire.

L’exposition L’étrange fond marin se poursuit jusqu’au 9 juin à la Galerie EMA, sur la rue des Ursulines.

(En collaboration avec Audrey Leblanc)

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Les petits artistes

-Alexia Ballabey-Trottier, 4 ½ ans

-Éliane Balleux, 4 ½ ans

-Emmanuelle Bonne, 5 ans

-Rayan El Kiani, 4 ½ ans

-Liam Langlois, 5 ½ ans

-Liam Mongrain, 5 ½ ans

-Layla Nasri, 4 ½ ans

-Mariem Rahmani, 4 ½ ans

-Brandon Roy, 4 ½ ans

-Ahmad Tidjani, 5 ans

-Alicia Boisvert, 9 ans

-Angie Garceau, 12 ans

-Delphine Boisvert, 5 ½ ans

-Thanina Aoudjit, 5 ans

-Mayden Duplessis, 12 ans

-Félix Falardeau, 12 ans

-Loïc Cossette, 12 ans

-Nelson Chouinard, 4 ½ ans

-Thomas Gariépy, 5 ans

-Rosine Jacob, 5 ans

-Naomie Lamarre, 5 ans

-Megan Pellerin, 5 ans

-Benjamin Roy, 5 ans

-Kassidy Cloutier-Larivée, 12 ans

-Jayce Beauchamp-Paquin, 4½ ans

-Émile Bilodeau, 5 ans

-London Quitich, 5 ans

-Jackson McKensie-Robert, 5 ans

-Edouard Picotte,4 ½ ans

-Améliane Corriveau, 4 ½ ans

-Béatrice Ouellette-Larouche, 4 ½ ans

-Benjamin Pelletier-Guy, 12 ans

-Maxim Cossette, 12 ans