Mille et un visages de la pêche blanche

EXPOSITION. Le Musée québécois de culture populaire présente Pignons sur glace, une exposition de Claude Guérin présentant 38 photographies de cabanes de pêche captées dans différentes régions du Québec.

Ce qui est à première vue un manque d’esthétisme est ce qui procure tant d’intérêt pour les cabanes de pêche aux yeux de Claude Guérin. Chaque petit détail des cabanes révèle toute la personnalité et l’unicité des sujets de l’exposition: bungalow de banlieue de Montréal, roulotte peinte aux couleurs du Canadien de Montréal, des rideaux de dentelle, une petite porte en fer forgé, des raquettes encadrant la porte d’entrée.

Parfois même, ce sera la grande simplicité de la cabane qui attirera l’intérêt du photographe. Il avoue d’ailleurs avoir un faible pour les cabanes légères de la Gaspésie.

Depuis 2010, l’artiste arpente méthodiquement, chaque hiver, les différents sites de pêche blanche de la province. Il s’est donc rendu à plusieurs reprises sur les glaces des rivières Saguenay, des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent, ainsi que sur les lacs Saint-Pierre, Saint-Louis, Saint-François et des Deux-Montagnes aux alentours de Montréal. À l’hiver 2015, il se rend aussi à L’Isle-Verte, à Rimouski, à Gaspé, dans la Baie-des-Chaleurs ainsi qu’au Nouveau-Brunswick.

Les gens de la région qui souhaiteraient voir des cabanes de Sainte-Anne-de-la-Pérade chercheront longtemps. Claude Guérin explique que l’endroit ne fait pas partie de son corpus, car il exploite seulement les sujets situés au large, sur le cours d’eau. «À Sainte-Anne, les cabanes sont toutes une à côté de l’autre, avec des bancs de neige, et sont toutes identiques. Elles ne dégagent pas autant de personnalité que les cabanes uniques que j’expose», explique M. Guérin.

Prendre le large

Depuis toujours, Claude Guérin s’intéresse à l’architecture. Le métier d’architecte a été mis de côté rapidement, car selon lui, il n’a pas «le cerveau des sciences du tout», mais plutôt le cerveau des arts. C’est ainsi que ses études se sont dirigées vers l’histoire de l’art, les arts plastiques, le design graphique et les communications.

«J’ai commencé à photographier des garages et des petites cabanes de fond de cours, et un jour j’ai eu l’idée géniale de m’intéresser aux cabanes de pêche. Il y a des centaines, voire des milliers de cabanes de pêche sur les eaux. Et pour seulement cinq ou six dollars, je peux entrer sur les glaces et photographier autant que je veux sans déranger personne!», lance-t-il.

L’exposition Pignons sur glace est présentée jusqu’au 19 mars 2017. L’entrée est gratuite.