Mémoires d’ouvriers: Boréalis à ciel ouvert… et sous les étoiles!

EXPOSITION. Le Centre d’histoire de l’industrie papetière Boréalis propose une toute nouvelle exposition temporaire intitulée «Mémoires d’ouvriers». La particularité de l’exposition: elle est entièrement extérieure et est également visible une fois la nuit tombée.

Construite autour d’anecdotes et de récits de vie, cette exposition est accessible de jour comme de soir et présente de nombreuses photographies inédites issues de la collection du musée.

Trois colonnes de blocs répartis entre le stationnement de Boréalis et la piste cyclable de Trois-Rivières sur Saint-Laurent regroupent des informations concises sur la renommée de la CIP, l’usine comme à la maison et la démolition de l’usine.

Lorsque la nuit tombe, ces blocs sont éclairés par des lumières UV, de sorte qu’il est possible de visiter l’exposition en pleine nuit.

On retrouve également des bribes d’informations peintes sur le sol, formant un trajet sur le site du musée.

«On a voulu sortir des conventions et de la traditionnelle exposition entre quatre murs avec des panneaux d’interprétation, explique Valérie Bourgeois, directrice de Boréalis. On a voulu réinventer l’espace muséal. Comme c’est à l’extérieur, il fallait se limiter à peu de textes, car les gens n’ont pas le même degré de concentration qu’à l’intérieur du musée.»

«Le défi était aussi d’utiliser l’environnement autour du musée. On a donc maximisé l’utilisation du pavé uni, du béton et des tables à pique-nique dans l’aire de détente. Il fallait que le tout s’harmonise avec le décor urbain», ajoute-t-elle.

La pergola adjacente à Boréalis a d’ailleurs été bonifiée par l’exposition. Quatre grandes toiles symbolisant les quatre usines qui se trouvaient sur le site de la CIP sont suspendues au-dessus des tables à pique-nique pour créer de l’ombre tout en présentant des informations. Les tables sont quant à elles recouvertes de photographies d’archives de la CIP sur lesquelles on découvre, en surimpression, des extraits d’un manuel destiné à former les ouvriers.

L’artiste montréalais Marc Gosselin a également créé une œuvre exclusivement pour cette exposition. Tout simplement intitulée Boréalis, cette œuvre évoque le temps qui passe et la résilience d’un lieu à la suite de son démantèlement. L’œuvre prend tout son sens la nuit, alors que l’usine s’estompe pour faire place à ses vestiges.

Jusqu’à présent, l’équipe de Boréalis reçoit de bons commentaires des visiteurs de l’exposition extérieure, entièrement gratuite. «Un des beaux commentaires que l’on a entendus, c’est quelqu’un qui disait que c’est une exposition intelligente, urbaine et qui ne prend pas de place. C’est ce qu’on souhaitait, qu’elle s’intègre bien au milieu. À date, c’est très positif», note Valérie Bourgeois.

L’exposition «Mémoires d’ouvriers» sera présentée pendant trois ans. Des projets sont en réflexion pour la bonifier dès l’année prochaine.