Médiat-Muse perd sa coordonnatrice: fin du regroupement?

MUSÉES. Andréanne Blais était la coordonnatrice de Médiat-Muse depuis près de 6 ans, soit depuis la mise en place de la Cellule régionale d’expertise en muséologie (CREM) de la Mauricie/Centre-du-Québec. En raison de l’incertitude qui plane sur l’avenir de l’organisme, elle a choisi d’aller relever de nouveaux défis à la direction générale de Culture Centre-du-Québec.

Il est évident que cette situation met Médiat-Muse encore plus en péril. «Ce qu’on craignait est en train de se concrétiser, malheureusement», déplore Marie-Andrée Levasseur, présidente de Médiat-Muse.

Mme Levasseur reconnaît que dans les derniers mois, la situation n’était pas évidente pour les employées. C’est pourquoi elle se considère chanceuse qu’elles soient restées à l’emploi jusqu’à maintenant. Actuellement en congé de maternité, Andréanne Blais devait revenir à Médiat-Muse en janvier 2015. Par contre, une chargée de projet est toujours en poste au sein de l’organisme.

«Elle se charge de mener à bien les projets entamés, dont le mandat du Musée virtuel. On fait le projet, on le mène à terme et on va le déposer. Mais c’est pratiquement le seul qu’on fait. On ne peut rien faire de nouveau puisqu’on ne sait pas où l’on s’en va. On a de gros projets en tête, mais on les garde sur la glace pour l’instant», avoue tristement la présidente.

Selon elle, le bon fonctionnement d’un organisme dépend beaucoup des gens qui y travaillent. Le regroupement se compte donc chanceux d’avoir toujours eu la même coordonnatrice compétente. «Les membres du regroupement ne sont pas du tout amer face à sa décision; on est surtout fier d’avoir travaillé avec elle.»

Marie-Andrée Levasseur rappelle que dans les derniers mois, malgré les mauvaises nouvelles qui sont tombées sur l’organisme, Médiat-Muse s’est battu pour garder ses ressources humaines et financières. «Notre but était de conserver nos acquis; que ce soit les ressources humaines et financières… qu’on est en train de perdre avec le temps. Nous avons économisé pour être là le plus longtemps possible. C’est certain qu’on va se battre jusqu’au bout, assure-t-elle. Personne ne veut revenir à la formule précédente de Médiat-Muse, où on fonctionnait par bénévolat. Les travailleurs des musées sont épuisés par la simple gestion de leur institution.»

L’avenir de Médiat-Muse est donc menacé. L’organisme n’est plus financé et est sur le respirateur artificiel. Si rien ne bouge, l’organisation pourrait ne pas survivre à l’automne 2014… «On n’est pas capable de se projeter dans le futur. On y va un mois à la fois et parfois même, une semaine à la fois. On n’a aucun indicatif qui nous prouve qu’on va être encore là en 2015», regrette Mme Levasseur, qui déplore également n’avoir eu aucune nouvelle des députés de la région.

«Ça va faire mal à tous nos membres, ajoute-t-elle. Mais les petites institutions risquent d’en souffrir encore plus. On est une ressource importante pour nos membres, un peu comme une chambre de commerce.»

L’Assemblée générale annuelle de Médiat-Muse est prévue en octobre, où plusieurs sujets risquent de figurer à l’ordre du jour.

Des consultations fort attendues

Des consultations sur l’industrie muséale étaient prévues à l’automne. Mais Marie-Andrée Levasseur demeure inquiète quant au fait que l’on ignore encore la date de ces fameuses consultations.

Bien qu’en novembre dernier le Groupe de travail sur l’avenir des musées proposait de désigner des musées-ressources en région, Médiat-Muse réclame plutôt d’avoir un organisme-ressource, puisqu’une organisation est déjà en place. Lors des consultations, le regroupement entend faire valoir son point et souhaite être écouté par les intervenants. «Pour certaines régions, c’est vrai que ça prend un musée-ressource. Mais dans d’autres cas, comme le nôtre, les régions sont déjà organisées alors c’est un organisme-ressource que ça prend, insiste la présidente. Nous souhaitons donc aller présenter cette idée, mais encore faut-il être là pour en parler.»