Libraire avertie

HOMMAGE. À l’âge de 10 ans, Audrey Martel faisait du bénévolat à la bibliothèque municipale d’Acton Vale sans jamais imaginer qu’elle ferait carrière, un jour, dans le domaine du livre. Or, 20 ans et des poussières plus tard, la voilà récompensée par l’Association des libraires du Québec (ALQ), qui lui a décerné le 8 mai dernier son Prix d’excellence 2017.

Une reconnaissance qui donne une bonne tape dans le dos à cette jeune libraire qui, depuis un an à peine, est aux commandes de la librairie indépendante L’Exèdre de Trois-Rivières, aux côtés de sa fidèle amie Éliane Ste-Marie et du fondateur Benoît St-Aubin.

Ce sont «ses talents de communicatrice, son dynamisme hors du commun et son implication sans limites» qui lui ont valu cet honneur. Ses pairs à travers le Québec ont vu en elle «une ambassadrice exemplaire de la librairie indépendante».

Avec raison. Car en plus de contribuer au développement de L’Exèdre, elle  multiplie les implications dans son milieu. Elle est administratrice de la Coopérative des Librairies indépendantes du Québec (LIQ) et du Salon du livre de Trois-Rivières. Elle a aussi a contribué à la naissance du Festival littéraire de la Mauricie et du Centre-du-Québec et anime le club de lecture du réseau des bibliothèques publiques de Shawinigan. Elle participe également activement à la revue Les libraires et au blog Les p’tits mots-dits.

Le hasard fait parfois bien les choses

Son incursion dans l’univers des librairies s’est faite un peu par hasard, même si elle ne cache pas avoir toujours eu une attirance pour les livres. «J’ai toujours eu un livre entre les mains, mais dans ma tête, ça ne pouvait pas devenir une carrière», affirme celle qui a fait ses études en histoire et qui est aujourd’hui détentrice d’une maîtrise en Études québécoises.

Une fois son mémoire déposé, elle s’est mise à la recherche d’un emploi, mais rien ne l’intéressait réellement. «Je me disais que je ne pouvais pas avoir fait tout ce cheminement pour rien. Mon amie Éliane travaillait ici [à L’Exèdre] depuis 7 ans et je venais la voir souvent. Un jour, je lui ai dit que j’aimerais bien y travailler aussi. Ça s’est concrétisé en janvier 2013 et rapidement, on a songé à acheter des parts et à s’associer. Mon rêve de petite fille commençait à se réaliser», raconte-t-elle.

Depuis, Audrey Martel a trouvé sa voie. «Il n’y a pas une journée où j’ai l’impression de "travailler"; je m’amuse!»

La jeune femme a pris en charge plusieurs volets, comme les communications, la représentation et les réseaux sociaux, pour faire évoluer son entreprise et elle a commencé à multiplier les partenariats avec d’autres commerces indépendants de Trois-Rivières. «On a recommencé à faire des activités comme des entrevues d’auteurs, des tables rondes, etc. Aujourd’hui, je me trouve au-devant de la scène, à faire des choses que je n’aurais jamais pensé faire. On a souvent l’impression qu’un libraire lit et étiquette des livres, mais c’est bien plus que ça», conclut la passionnée.