L’histoire et la romance de Sainte-Anne-de-la-Pérade

ROMAN. Micheline Lachance, romancière et historienne, propose avec son roman Rue des Remparts, paru le 1er février dernier, une incursion dans la petite noblesse de l’époque de la chute de la Nouvelle-France. Une partie de l’histoire se déroule à Sainte-Anne-de-la-Pérade où réside Geneviève de Lanaudière, l’héroïne du roman historique.

Alors que Micheline Lachance faisait ses recherches sur les grandes familles de la Nouvelle-France, c’est Geneviève de Lanaudière qui a attiré son attention. «C’est une femme qui a été très éprouvée par la vie. Elle a perdu six de ses sept enfants, peu après leur naissance. Elle m’interpellait aussi, car j’ai découvert qu’elle avait été la maitresse du général Montcalm. Ça mettait du piquant à l’histoire!», raconte Mme Lachance.

«J’avais envie de raconter une page de notre histoire à travers les yeux d’une femme. C’est donc l’histoire de cet amour impossible, et la question que pose le livre est "Peut-on aimer deux hommes à la fois?", car Geneviève avait un mari et un amant», ajoute l’auteure.

Rue des Remparts, c’est aussi une histoire d’amitié entre deux femmes, Geneviève et Catherine de Beaubassin, la narratrice, une femme légère et libertine. Leur amitié a duré jusqu’à la fin, malgré une grande rivalité qui survient entre les deux, car les deux femmes avaient une attirance pour Montcalm.

«Un des moments fascinants d’écrire un roman sur une page d’histoire, c’est de marcher sur les traces des personnages», mentionne Mme Lachance. Elle s’est donc rendue au manoir dit «Madeleine de Verchères». Madeleine de Verchères était d’ailleurs la belle-mère de Geneviève.

«J’ai reconstitué le manoir au moment de la conquête, à partir de la documentation que j’ai pu trouver et aussi de ma visite, car ce qui reste du manoir est devenu un musée. J’y suis allée pour voir ce qu’ils voyaient quand ils allaient marcher jusqu’à la pointe formée par la rivière Sainte-Anne et le fleuve Saint-Laurent. J’ai imaginé des promenades ainsi que la vie du village», explique la romancière.

Les Péradiens et les Péradiennes auront l’occasion, à la lecture de Rue des Remparts, d’explorer et de découvrir ce qui s’est passé chez eux entre 1750 et 1760. «Probablement que présentement y résident encore des descendants des colons qui ont bâti Sainte-Anne», souligne Mme Lachance. À l’époque, la paroisse était l’une des plus riches du gouvernement des Trois-Rivières, et est aussi aujourd’hui l’une des plus anciennes.

Les années folles

Bien que l’histoire dans Rue des Remparts soit romancée, il est primordial pour Micheline Lachance de la véracité du contenu historique. Elle a donc pris soin d’effectuer des recherches vigoureuses sur ce qu’elle appelle les années folles et les personnages qui y ont vécu.

«C’était un monde d’aventures galantes et de liaisons adultères. Les généraux et les lieutenants français choisissaient leurs maitresses parmi les dames de la petite noblesse. C’était une vie de soirées arrosées, de tables de roulettes et de banquets fastueux pendant que le peuple crevait de faim», dépeint l’historienne.

«Quand on fait de telles recherches, on devient un peu comme un détective privé. On veut avoir tout vrai!», lance Mme Lachance. L’auteure rapporte par exemple des discussions animées entre Montcalm et Vaudreuil qui sont leurs réelles paroles. Les dialogues sont une adaptation de correspondances sur lesquelles Micheline Lachance a réussi à mettre la main.

«On trouve des merveilles dans la correspondance des personnages historiques. Montcalm, par exemple, raconte leurs soirées trop arrosées, ainsi que les parties de roulette et de cartes. C’est très précieux. Il était tellement commère dans tout ce qu’il raconte! Pour moi, c’était du bonbon, car je pouvais reconstituer les événements personnels», indique-t-elle.

«Je fais entrer la petite histoire des individus dans l’Histoire avec un grand "H". J’écris des livres pour qu’on découvre notre passé», conclut-elle.

 Salon du livre 2017

Micheline Lachance sera présente au Salon du livre de Trois-Rivières ce week-end. Il sera possible de la rencontrer pour une dédicace au stand #3-4 aux moments suivants:

– Le 24 mars de 19h à 20h;
– Le 25 mars de 12h à 13h30.

De plus, elle participera à une entrevue réalisée par Amélie Boivin-Handfield le vendredi 24 mars, dès 18h30, au Bistro littéraire. Ce sera l’occasion pour les visiteurs d’en apprendre davantage sur son dernier roman ainsi que sur l’histoire de la région.