Les étudiants en orthophonie innovent
SANTÉ. L’innovation est la clé pour améliorer l’accessibilité aux services d’orthophonie dans les régions et ainsi contrer les coupes en santé, selon la présidente de l’Ordre des orthophonistes et des audiologistes du Québec (OOAQ), Marie-Pierre Caouette.
De passage à l’occasion d’un colloque, la présidente a tenu à souligner l’abondance d’idées chez les étudiants à la maitrise en orthophonie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Les 20 finissants ont présenté leur projet de recherche, soit l’aboutissement de deux années d’études.
Mme Caouette se réjouit de voir la relève «développer la profession» et ainsi, trouver de nouvelles façons d’offrir des services de qualité à la population. Selon cette dernière, c’est un véritable message d’espoir.
«Il y a 20 ans, nous étions quelques centaines au Québec à nous partager le peu de postes disponibles. Aujourd’hui nous sommes plus de 2300 et nous n’arrivons toujours pas à répondre à la demande. Pourtant, on parle encore de coupes et c’est très préoccupant», s’inquiète-t-elle.
Obtenir un rendez-vous avec un orthophoniste n’est pas une mince affaire, et cela à des répercussions sur la relève, confirme la professeure au Département d’orthophonie de l’UQTR, Marie-Ève Caty. Elle le répète souvent à ses étudiants: «Si vous voulez travailler dans le milieu, il faut ouvrir vos horizons».
Les champs d’action des professionnels du domaine se sont élargis. Les services ne s’adressent plus seulement aux enfants aux prises avec des problèmes d’apprentissage. Les adultes et les personnes âgés peuvent aussi y avoir recours en cas de problèmes de communications, de démences ou à la suite d’une intervention chirurgicale.
Vers le privé?
Innovation veut aussi dire un virage vers les institutions privées. À ce jour, un tiers des orthophonistes œuvrent au privé et ils sont de plus en plus nombreux à s’y aventurer. Cependant, la présidente de l’OOAQ reste confiante: les services publics sont là pour rester.
«La population plus vulnérable aura toujours besoin d’avoir accès au réseau public. Cependant, cela veut peut-être dire qu’on va devoir choisir un type de clientèle et des approches plus précises», explique celle qui encourage les jeunes à se lancer dans le métier.
Où consulter à Trois-Rivières?
– Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec
– Centre de réadaptation Interval
– Les établissements scolaires
– Sept cabinets privés
Quelques-uns des projets de recherches des finissants du Département d’orthophonie de l’UQTR -La communication pour mieux comprendre l’Alzheimer
Il peut parfois être très difficile pour les proches aidants d’interagir avec les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Pour cette raison, Anne-Pier Blanchet, Caroline Paillé et Sophie Chesneau ont décidé de développer un programme de formation pour faciliter leurs échanges. Grâce à des outils et plusieurs stratégies, elles ont constaté une amélioration notable de la communication chez leurs participants.
Le théâtre comme thérapie
Après deux ans à titre de bénévole au Théâtre Aphasique de Montréal, Sarah Éthier a démontré les bienfaits de l’activité sur la réinsertion sociale des personnes aphasiques. Aux prises avec des problèmes linguistiques causés par une lésion cérébrale, la qualité de vie de ces personnes s’en retrouve souvent réduite. Au Québec, 4000 personnes deviennent aphasiques chaque année.