Leonard Cohen en musique et en danse

DANSE. Le spectacle Dance Me/Leonard Cohen, présenté par les Ballets Jazz de Montréal, s’ajoute à la programmation de l’Amphithéâtre Cogeco le 7 septembre.

Ce spectacle est une nouvelle création exclusive inspirée de l’œuvre riche et profonde du poète, artiste et auteur-compositeur d’origine montréalaise, Leonard Cohen. En termes d’ampleur et d’investissement, il s’agit d’ailleurs de la plus grosse production réalisée par les Ballets Jazz de Montréal (BJM) en 46 ans d’histoire.

Dance Me/Leonard Cohen prend vie en cinq saisons comme autant de cycles de l’existence tels que les a dépeints Leonard Cohen dans son œuvre. Les chorégraphies du spectacle ont été confiées à trois chorégraphes internationaux.

C’est aussi la première fois que la compagnie travaille avec un metteur en scène, soit Éric Jean. Ce dernier a une longue feuille de route dans le milieu théâtral. Il a tout de même eu à s’adapter au langage de la danse.

«Travailler avec des danseurs, c’est différent, concède le metteur en scène. C’est une autre méthode de travail, entre autres dans l’organisation. Avec BJM, les danseurs ont des horaires réguliers de 10h à 18h. On n’est pas habitué à ça au théâtre. Par ailleurs, ce temps est séparé entre les trois chorégraphes et moi.»

«Là aussi j’ai dû m’adapter, car au théâtre, je suis seul à la barre à 95% du temps. En danse, c’est le mouvement qui commande. Ça n’a pas été évident au début d’être plusieurs capitaines à bord. Mon rôle est de créer un ensemble avec une dramaturgie solide et forte. Je fais les liens entre les tableaux et je dois penser à l’ensemble du spectacle. Les trois chorégraphes ont des langages chorégraphiques différents. C’était important que ce soit organique et que ces divers langages chorégraphiques forment un tout», ajoute-t-il.

Ultimement, tout l’aspect dramaturgique a découlé du choix des chansons. L’œuvre de Cohen étant riche de grandes chansons et de styles variés, ce choix était crucial. Si Éric Jean avait sa liste d’incontournables, il avait aussi le désir de proposer des chansons moins connues. C’était également une demande de Leonard Cohen de son vivant.

Dix-sept chansons tirées de tous ses albums ont finalement été sélectionnées, dont Everybody Knows, Hallelujah, Famous Blue Raincoat et Nevermind Certaines d’entre elles sont présentées dans une version remaniée par Martin Léon, directeur musical du spectacle, afin d’assurer un fil conducteur cohérent dans les tonalités des pièces. Les spectateurs entendront aussi un poème récité par Cohen.

Des projections et des éclairages plus recherchés imprégneront aussi la scénographie du spectacle.

Chine, Europe et États-Unis

La distribution de Dance Me/Leonard Cohen entamera une vaste tournée internationale à l’automne.

L’équipe visitera la Chine en octobre et l’Europe en décembre et en janvier. Pour leur part, les États-Unis seront visités tout juste après. La distribution sera de retour à Montréal au printemps pour une autre série de spectacles.

«C’est une grosse tournée. Jusqu’à présent, les salles ont toujours été combles. On souhaite vraiment faire tourner ce spectacle sur la planète. C’est une fierté pour nous de performance sur cette musique. On voit comme Leonard Cohen était connu partout», souligne Marie-Joëlle Tremblay, directrice générale adjointe des Ballets Jazz de Montréal.

Les billets pour assister au spectacle sont en vente à amphitheatrecogeco.com

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De Grand-Mère aux Ballets Jazz de Montréal

Marie-Joëlle Tremblay, directrice générale adjointe des Ballets Jazz de Montréal

C’est à l’âge de 17 ans que Marie-Joëlle Tremblay a quitté son Grand-Mère natal pour suivre ses ambitions et étudier en commerce international. Elle est aujourd’hui la directrice générale adjointe des Ballets Jazz de Montréal.

C’est d’ailleurs après avoir assisté à l’une des premières représentations du spectacle qu’elle a décidé de faire le saut avec les Ballets Jazz de Montréal.

«J’avais vu que les Ballets Jazz de Montréal recherchaient quelqu’un. Je suis allée voir le spectacle et c’est là que j’ai vraiment décidé de tenter ma chance», raconte-t-elle.

Au terme de ses études, elle a eu la chance de faire un stage de trois mois au Cirque du Soleil. De fil en aiguille, son passage au sein de l’équipe du Cirque du Soleil aura duré 20 ans.

«Au début, je travaillais essentiellement à partir des bureaux de Montréal, mais les sept ou huit dernières années, j’étais en tournée à travers le monde. J’ai beaucoup aimé l’expérience, mais j’avais envie de revenir au Québec. Le Cirque, ce n’est pas la même machine, c’est certain, mais je constate que toute cette expérience me teinte au quotidien», affirme Marie-Joëlle Tremblay.

«La base du travail est la même, mais avec les Ballets Jazz de Montréal, la logistique est plus simple. En ayant travaillé dans des logistiques plus complexes, j’amène des outils que j’adapte pour la compagnie», poursuit-elle.

Cette expertise approfondie au niveau de l’opération et de la gestion des spectacles de tournée sera sans doute fort utile à la compagnie à l’occasion de la tournée internationale à venir.