Le Spielberg des profondeurs océaniques

TROIS-RIVIÈRES. Avec plus de 12 000 plongées à son actif réalisées dans 57 pays, Mario Cyr a plongé dans toutes les conditions et à toutes les profondeurs, allant à la rencontre des ours polaires, des morses, des requins blancs, des narvals et bien plus.

Celui qui est surnommé le «Spielberg des profondeurs» racontera les récits de ses aventures incroyables et ses découvertes sur le monde animal et les beautés des milieux qu’il a explorés. Évidemment, la conférence sera agrémentée de nombreuses photographies prises lors de ses différentes plongées.

«Je fais un retour sur mes 42 ans de plongée sous-marine avec de grands écrans pour me soutenir. Je veux amener les spectateurs sous l’eau avec moi. Je présente mes plongées les plus impressionnantes, je raconte comment j’ai commencé, comment faire face à ses peurs, les différents caractères des animaux et l’importance des Inuits dans ma vie. Ils sont des guides et des amis lors de mes expéditions», explique Mario Cyr, spécialiste des plongées en eau glacée.

«Plonger dans des eaux glacées se différencie beaucoup de la plongée en eau chaude, note-t-il.. L’équipement est plus sophistiqué et plus lourd. Il faut aussi faire attention aux signes d’hypothermie. Quand j’ai commencé, je passais peu de temps dans l’eau à chaque plongée. Aujourd’hui, je peux rester pendant cinq ou six heures dans l’eau glaciale. Mon corps s’est adapté à l’eau froide. Et puis, il faut être très patient pour capter des images marquantes.»

L’impact des changements climatiques

Dans son spectacle-conférence, le Madelinot aborde également les effets des changements climatiques sur les milieux qu’il explore.

«Tout bouge. Les animaux sont en train de s’adapter. Je suis allé 40 fois dans l’Arctique. J’ai eu la chance de connaître l’avant et l’après, car depuis 1995, les effets des changements climatiques sont énormes. La température de l’eau gère les déplacements de la faune marine. Quand la température augmente, ça entraîne des déplacements. En raison de la nourriture moins présente, on voit des espèces s’allier pour chasser et survivre», raconte-t-il.

En raison des changements climatiques, Mario Cyr voit plus d’ours polaires qu’avant. «Ils s’approchent de plus en plus des villages et des campements, car ils ont faim. Ça peut être beaucoup plus dangereux. On ne sait pas nécessairement comment ils vont réagir.»

Durant la campagne électorale, il enjoignait les partis politiques à accorder davantage d’importance à l’environnement dans leurs engagements. Avec la Coalition Avenir Québec fraîchement élue à la tête du gouvernement, il espère un réalignement.

«Quand on parle d’environnement, ça devrait aussi englober tout le reste, comme l’économie et la santé. Tout est relié et si ça ne s’améliore pas, il y aura plus de gens à l’hôpital en raison de coups de chaleur, on devra peut-être mettre plus d’argent sur les infrastructures détruites lors d’une tempête ou d’un ouragan. L’environnement devrait être la priorité des priorités. On est rendu à un point où il faudrait ajouter de la règlementation», soutient l’explorateur des profondeurs océaniques.

Des plongées marquantes

-La plus mémorable: «La route des sardines en Afrique du Sud. On s’est retrouvé dans un banc de poissons où il y avait aussi des dauphins, des requins cuivrés, des requins blancs… Tout allait vite. L’adrénaline était à son maximum!»

-La plus troublante: «Les plongées où on retrouve du plastique sous la banquise. C’est choquant et désolant. La pollution est plus présente dans l’eau. On voit aussi la prolifération des algues. À certains endroits, c’est exponentiel.»

-La plongée de ses rêves: «Il y a plusieurs endroits où je voudrais retourner. Par contre, je n’ai jamais eu l’occasion d’aller aux Îles Galapagos. Mais la beauté de ces expéditions, c’est que même si ça fait 15 fois que je vais à un endroit et que ce sont les mêmes animaux, on en apprend toujours sur eux.»

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Mario Cyr: les yeux de la mer | Théâtre du Cégep de Trois-Rivières| 13 octobre, 20h | Billets: 819 380-9797 ou enspectacle.ca