Le Micro-festival de marionnettes inachevées se réinvente

Dans le contexte actuel, les Sages Fous ont dû trouver une nouvelle formule au Micro-festival de marionnettes inachevées. Ainsi, pour cette édition spéciale, sept compagnies québécoises et une compagnie française ont été sélectionnées pour faire une résidence de création d’une à trois semaines au courant de l’année 2020-2021.

Ces compagnies travailleront des créations atypiques : petites formes, spectacles de rue, spectacles in situ, spectacle jeune public et courts-métrages. Elles investiront les espaces en transformation, dont l’église St-James, le grand salon, le presbytère, les jardins, le laboratoire de création…

Ces lieux modulables seront adaptés selon les besoins de chaque compagnie afin de préciser et tester les bases du projet de Fabrique de théâtre insolite des Sages Fous.

«Ça tombe vraiment bien parce qu’un des buts de la Fabrique de théâtre insolite sera de devenir une résidence de création pour le théâtre de marionnette à l’année. On veut ultimement présenter les œuvres qui y seront créées. On verra ce qu’il sera possible de présenter cette année», souligne South Miller, directrice artistique des Sages Fous.

«Ça nous donne aussi l’occasion de tester le lieu à travers les yeux des artistes», ajoute-t-elle.

Depuis novembre dernier, quatre projets ont déjà été accueillis dans le cadre de ces résidences de création.

Claudine Rivest a été la première cobaye du laboratoire de création avec son projet «Amanda». «C’est très chaleureux. C’est un lieu qui a beaucoup d’âme et c’est inspirant pour la création», mentionne celle qui a eu l’occasion d’utiliser le petit laboratoire de création composé d’un atelier mobile et d’un espace de jeu.

De son côté, Colin St-Cyr Duhamel a transformé le petit laboratoire de création en studio de tournage qui lui a permis de créer un projet de micro-série web qui se décline en cinq courts-métrages en utilisant les recherches de l’auteure Lisa Caron comme point de départ.

«Je suis allé voir du côté de la science neurologique pour explorer la façon dont on raconte une histoire pour aller chatouiller le cerveau à la bonne place. C’est un peu ce qui fait en sorte qu’on aime autant tourner une autre page d’un bon roman à 4h du matin ou encore d’écouter «un dernier épisode» d’une série qu’on aime», précise-t-il.

«Cette semaine de résidence nous a vraiment permis de réaliser le projet. Je me suis vite rendu compte que j’avais besoin d’une sorte de bulle pour vraiment me consacrer à ce projet. Ça fait du bien d’avoir ce sentiment d’urgence de créer qui vient avec le concept de résidence», ajoute-t-il.

Fannie Lagrange, d’Extravaganz’Arts, a, quant à elle, pu élaborer le projet «Jacques & Zèbrelle : tout n’est pas relatif» qui propose un concept de marionnettistes et d’échassières. La hauteur du plafond de l’église St. James a permis de développer ce projet sur échasse.

L’artiste reviendra d’ailleurs au printemps afin de poursuivre son travail sur ce projet qui deviendra un spectacle de rue. Elle espère d’ailleurs qu’elle pourra le tester dans les rues du centre-ville lorsqu’elle sera de retour en mai.

«On a sélectionné les compagnies pour qu’elles investissent les différents lieux de la future Fabrique de théâtre insolite pour essayer de cibler les besoins de tout le monde», note  South Miller.

Les Sages Fous accueilleront également Antonia Leney-Granger et Claudine Rivest du Théâtre du Renard en mars. À travers cette création, Antonia visera à créer une balade extérieure visant le jeune public où chaque arrêt constitue une scène de théâtre d’objets autour de secrets de la nature. L’objectif est de présenter cette création dans le jardin en août.

Les artistes en résidence se succéderont ainsi jusqu’en octobre 2021.