Le mémoire de Loco Locass
Après plusieurs années d’absence, Loco Locass présente du nouveau matériel sur scène. Le rendez-vous est lancé le 9 mars au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières.
Avec les années, Biz, Chaflik et Batlam ont dû troquer leur Libérez-nous des libéraux pour Le mémoire de Loco Locass, le premier hit tiré de leur plus récent album «Le Québec est mort, vive le Québec»
«On arrive avec un nouveau spectacle, de nouvelles tounes. Avis à ceux qui sont curiez de voir comment l’album sonne sur scène, c’est l’occasion ou jamais, surtout que les derniers spectacles de la tournée sont ceux qui nous ont procuré le plus de plaisir depuis qu’on en fait», affirme Biz.
«Pourquoi on a du fun? Parce qu’on est ennuyé? Dur à dire, mais c’est sûr que c’est plaisant de chanter de nouvelles chansons. Peut-être aussi parce qu’on n’a jamais vu le public chanter autant nos tounes pendant le spectacle. On sent que nos fans se sont rapidement approprié l’album. C’est trippant quand le public participe autant. Il y a une sorte de connivence extraordinaire», précise-t-il.
Quelques modifications ont été apportées au spectacle depuis le début de la tournée en décembre de sorte à maximiser l’impact des différentes chansons. Bien que la majorité du spectacle soit consacrée au nouvel album, quelques pièces des précédents disques s’immisceront dans le spectacle.
«On couvre un bon éventail de ce qu’on a fait depuis nos débuts, lance Biz. On s’est rendu compte que les chansons du dernier album passent bien sur scène. Il y a plus de mélodies dans nos chansons et peut-être que c’est ce qui enrichit le spectacle, sans compter que pour le public, ça se chante mieux.»
Musique simplifiée, propos toujours graves
La musique de Loco Locass s’est simplifiée, au fil des albums, afin de laisser place aux textes. L’objectif: que leur musique soit chantée par le plus grand nombre de personnes possible.
«Le mémoire de Loco Locass et Le but ont notamment des mélodies facilement reconnaissables et accrocheuses. Les textes sont plus aérés mais ils ont conservé leur gravité: on parle de suicide, d’aliénation, de la cohabitation difficile entre les anglophones et les francophones sur l’île de Montréal», explique Biz.
Cela a permis au groupe d’attirer différents publics lors de leurs spectacles, autant de jeunes enfants que leurs grands-parents. Le public commence à se renouveler par la base.
Le Québec est mort
Le titre est éloquent: «Le Québec est mort, vive le Québec». Quand le Québec est-il mort aux yeux de Loco Locass?
«Je suis très perplexe avec ce qui se passe au Québec. Il y a des forces divisionnaires et on n’est pas capable de faire des choix. Je pense qu’on assiste à la fin d’un règne: on assiste au départ des babyboomers. Ils ont fait beaucoup pour le Québec, mais il est temps qu’ils laissent leur place à la génération montante. (…) Mais on voit qu’ils le font dans la disgrâce lorsqu’on porte attention à la Commission Charbonneau. En plus de leur nom, ce qu’on remarque, c’est que les personnes qui témoignent ont tous le même âge, tous ou presque des babyboomers», commente Biz.
«Il y a des lignes de fracture très grandes au Québec. Ça témoigne de la mort d’une idée, d’un état. Un jour, sur cette forêt incendiée, il poussera des bleuets. Ces bleuets sont les jeunes qui prendront leur place», conclut-il.
Loco Locass dans l’actualité: le groupe est en nomination au prochain gala des prix Juno dans la catégorie «Pochette de disque de l’année» pour son album «Le Québec est mort, vive le Québec». Le gala sera présenté le 21 avril sur les ondes de CTV.
Loco Locass: Le Québec est mort, vive le Québec! | Théâtre du Cégep de Trois-Rivières | 9 mars, 20h | Billets: 819-380-9797 ou www.enspectacle.ca