Laurent Paquin, humoriste et comédien
ENTREVUE. L’humoriste Laurent Paquin n’a plus besoin de présentation, lui qui en est à son quatrième one-man-show intitulé «Déplaire». Spectacle avec lequel il s’arrêtera à Trois-Rivières les 21 et 22 juin prochain. Autre fait intéressant à propos du Longueuillois: il vient de prêter son jeu à une comédie musicale.
Laurent Paquin est donc de retour sur scène suite au franc succès qu’il a connu avec sa tournée «L’ereure est humaine», lancée en 2013. Elle s’était conclue avec plus de 150 000 billets vendus.
«Les gens peuvent s’attendre à un Laurent plus mature, plus confiant et plus mordant. C’est un show pour lequel je me suis mis moins de barrières. J’ai comme choisi de faire ce que je voulais. Je me demandais si les gens seraient tannés de me voir ou si les gens se disaient qu’ils m’ont assez vu. Je ne voulais pas que les gens se disent «C’est comme le bon vieux Laurent qu’on connaît» alors je voulais les surprendre et montrer de nouvelles facettes de moi», confie-t-il d’emblée.
«Sans me vanter, je pense que c’est mon meilleur spectacle. J’ai l’impression que je suis meilleur que l’était, que mes jokes sont meilleures qu’avant et meilleur qu’avant pour dire mes jokes. Ça m’a pris du temps avant d’être sûr de moi sur scène, mais j’ai l’impression que si tu viens voir mon show, et bien que ce sera mon meilleur show à vie jusqu’à maintenant. C’est celui dont je suis le fier, assurément.»
On peut dire que l’humoriste est synonyme de constance. Son premier show était sorti en 2001 (Première impression), tandis que son deuxième show avait vu le jour en 2006 (Tout est relatif).
«Je trouvais que c’était un bon thème «Déplaire». C’est un sujet assez universel et on ne veut pas déplaire. Beaucoup de gens se reconnaissent là-dedans. On se rend compte que même lorsqu’on fait tout pour plaire, on déplaît quand même à quelqu’un. On n’a pas de contrôle sur la perception des autres alors c’est un sujet qui me préoccupait. C’est un des risques de notre métier aussi, mais j’aime ça», explique-t-il.
Celui qui compte maintenant plus 20 ans d’expérience est conscient que la demande est de plus en plus grandissante dans le monde de l’humour.
«C’est difficile dans les deux sens. C’est dur pour les nouveaux de se démarquer, car ils sont nombreux, mais c’est dur pour les vieux parce qu’il faut prouver qu’on est encore capable. Quand un jeune arrive qu’il score, ça fait dire aux plus vieux qu’il faut accoter ça et prouver que nous avons encore raison d’être», ajoute-t-il.
«On tient jamais nos fans pour acquis. Ça se peut qu’après trois shows, ils se disent «On l’aime bien, mais nous l’avons vu, donc on va donner la chance à un autre». Je dirais que c’est plus difficile de percer, mais c’est plus difficile de durer également.»
Et les dernières controverses viennent-elles interagir à la façon d’écrire?
«Ça dépend toujours de la joke. Les gens devaient s’offusquer dans le temps aussi, mais à la maison. Aujourd’hui, les gens qui s’offusquent le partagent. Et si beaucoup de gens réagissent mal, ça devient une nouvelle. Peut-être qu’on assumait plus dans le temps? Quand Yvon Deschamps disait que les femmes étaient épaisses, on riait et on savait qu’il faisait des blagues pour taquiner les femmes», lance-t-il.
«J’essaye de ne pas changer ma façon d’écrire, du moins le moins possible. J’essaye de dire ce que je veux, comme je le veux. Mais je ne suis pas un humoriste qui flirte avec le scandale et la controverse, alors je m’inquiète un peu moins avec ça.»
Pour vous procurer des billets en vue des spectacles du 21 ou 22 juin, visitez-le https://www.enspectacle.ca/artistes/laurent-paquin/deplaire.
Laurent Paquin… au théâtre!
L’humoriste a récemment fait un retour sur une scène de théâtre, lui qui campe le rôle de la Duchesse de Langeais dans la comédie musicale «Demain matin, Montréal m’attend». Il avait déjà fait partie de la comédie musicale «Chicago». Dirigée par le metteur en scène René Richard Cyr, ladite production a d’ailleurs visité la salle J.-Antonio-Thompson les 19 et 20 avril dernier.
«René savait que j’avais fait la comédie musicale Chicago il y a 15 ans. Il cherchait un gars capable de jouer et de chanter. J’adore ça! Ce n’est pas si nouveau dans mon cas, mais c’est rare disons-le. Je joue un homosexuel, travesti et très efféminé. C’est tellement le fun à faire. (…) C’est un charme de jouer avec René et ce n’est pas un dictateur. Il a une méthode à lui et il part beaucoup de ce que tu as à lui proposer », confie-t-il.
«J’aimerais vraiment jouer dans une pièce de théâtre standard. Je voudrais que ceux qui m’ont vu jouer dans «Demain matin, Montréal m’attend» se disent «Oh, il est bon acteur, il est capable, alors je pourrais lui donner un rôle». C’est plus difficile, je crois, de prendre un humoriste au sérieux», conclut-il.
Cette tournée prendra fin le mois prochain.
En rafale…
Qu’est-ce que tu aimes le plus de ton métier?
«Les rencontres! J’ai beaucoup voyagé et j’ai rencontré mes idoles. On rencontre beaucoup de gens également, car chaque show est différent. J’ai fait un duo avec Jean-Thomas Jobin, Jean-Michel Anctil et les Denis Drolet. J’ai rencontré Yvon Deschamps et j’ai rencontré Plastic Bertrand également, soit mon idole d’enfance.»
Qu’aurais-tu voulu faire dans la vie si tu n’étais pas devenu humoriste?
«J’aurais été mal pris! (rires) J’ai étudié en Art et technologie des médias (ATM), à Jonquière, et j’ai animé à la radio alors j’aurais peut-être travaillé à la radio.»
Qu’est-ce qui t’impressionne chez les nouveaux humoristes?
«Ce sont tous des experts en humour grâce aux médias numériques, à YouTube, à Netflix et aux réseaux sociaux. Ils connaissent tout! Ils arrivent et ils sont bons rapidement. Je dis souvent que si jetais arrivé avec mon premier show aujourd’hui, je ne me serais peut-être pas démarqué.»
Aurais-tu une anecdote savoureuse à raconter?
«Je jouais au Cégep de Hull et il y avait une chauve-souris qui volait au-dessus des gens dans la salle. Je ne la voyais pas, mais j’entendais la foule maugréer en forme de vague. Et j’ai dû arrêter, car que je parlais et le monde se penchait. Ils en parlaient dans les radios le lendemain et des gens me croisent encore en me disant «J’étais là au show de la chauve-souris». J’ai dû improviser cinq à dix minutes là-dessus et c’était mémorable.»