La nouvelle murale du centre-ville est l’œuvre d’une artiste trifluvienne

À l’âge de quatre ans, Camilia Leclerc-Richard peignait sa première œuvre – une fée – avec sa grand-mère, de qui elle retient sa fibre artistique. Elle a aussi le souvenir vif de ce geai bleu peint à l’âge de six ans. Sa passion pour l’art a mené Camilia à la réalisation de sa plus récente œuvre: une immense murale colorée située au 1505, rue Royale, à l’entrée du centre-ville.

Impossible de ne pas remarquer son travail en descendant la rue des Forges. « C’est le centre-ville de Trois-Rivières, alors je voulais que ce soir flyé et que la murale ressorte du lot. J’ai donc misé sur des éléments visuels qui captent le regard et des couleurs franches et dynamiques. Il fallait que ça capte un peu plus l’attention des passants », explique l’artiste trifluvienne.

C’est d’ailleurs grâce au dynamisme des couleurs, de la profondeur des détails et de la facilité à intégrer l’œuvre dans l’espace que sa candidature a été choisie pour ce projet de murale. L’œuvre amène également différents niveaux de lecture à travers les éléments figuratifs et l’abstraction.

« Quand j’ai créé cette œuvre, c’est la première fois que je me disais qu’il fallait que ce soit 100% moi. Je m’inspire normalement de plusieurs artistes. Ça fait partie de ma démarche, car j’aime pouvoir me laisser l’opportunité d’évoluer dans différents styles. Je me suis simplement laissé aller sur des éléments que je dessinais souvent ces temps-ci pour en faire un assemblage assez dynamique », raconte celle qui travaille beaucoup dans l’univers du design graphique.

La murale de Camilia Leclerc-Richard représente le regard de soi qui voyage au travers les intempéries, qui grandit, qui a conscience des regards des autres afin de se libérer de ceux-ci. 

Dans sa pratique personnelle, elle travaille l’acrylique sur toile, les techniques mixtes, le graphisme et l’art muraliste.

« Depuis que je suis jeune, je dessine des yeux, des avions en papier et des nuages partout. Cette murale, c’est la première fois que j’ai juste créé sans trop penser », ajoute-t-elle.

Cette nouvelle murale est la troisième réalisation issue du partenariat entre Culture Trois-Rivières et l’organisme MURAL. C’est aussi la première fois qu’une artiste de Trois-Rivières est l’artiste principal du projet. Pendant la réalisation de la murale, Camilia Leclerc-Richard était accompagnée par Jean-René Douville Tessier, chargé de projet chez MURAL, qui lui a partagé son savoir et quelques trucs.

« On voit un engouement pour l’art muraliste, constate Marie-Andrée Levasseur, directrice des Arts visuels chez Culture Trois-Rivières. Dans le cadre des Créations inattendues cet été, on a vu apparaître des murales sur le mur du Cornet du coin et sur la rue Père-Frédéric. L’intérêt des propriétaires d’accueillir des murales sur un mur de leur immeuble nous amène aussi à être capable de sortie du centre-ville. Depuis le début du partenariat avec MURAL, des artistes de la région ont pris part à plusieurs formations qui affichent toujours complet. »

Avec l’expérience et les connaissances acquises par les artistes d’ici, Culture Trois-Rivières avait décidé d’ouvrir l’appel de projets aux artistes de la région seulement. « C’est aussi l’objectif de mettre de l’avant le talent des artistes de la région sur nos différents projets », précise Mme Levasseur.

C’est aussi la première murale que Camilia Leclerc-Richard réalise en solo. Plus tôt cet été, elle a collaboré à la réalisation de la murale du Cornet du coin et à celle du nouveau centre sportif d’Adrénaline Urbaine.

« Ce projet, c’est comme si ça me situait dans ma pratique. J’ai toujours eu un gros sentiment d’imposteur, mais maintenant, j’ai enfin l’impression que je peux m’assumer et dire que je suis une artiste, explique-t-elle. J’ai toujours rêvé d’être une artiste et en créant comme ça en public, devant les gens qui passent, c’est comme si mon rêve était réel. Ça me donne la chance de briller. »

On pourra découvrir davantage l’univers artistique de Camilia Leclerc-Richard en mai prochain alors qu’elle exposera des œuvres au Temps d’une Pinte.

Une autre murale voit le jour au centre-ville

Durant la même période, l’Atelier Silex, en collaboration avec Culture Trois-Rivières, a donné l’opportunité à l’artiste trifluvienne Andrée Godin de réaliser une murale sur le mur Est de l’atelier, longeant la rue Nérée-Duplessis.

Artiste mentorée en 2021 pendant la production de l’œuvre de Julian Palma, Andrée Godin présente l’œuvre C’est comme ça que les fruits sont faits. Se déployant sur la façade de cet ancien entrepôt de fruits et légumes, l’œuvre renoue passé et présent par une association insolite des origines du lieu et du concept de création qui rassemble les membres de la communauté de l’actuel Atelier Silex et qui donne aujourd’hui son sens au bâtiment.

À travers cet amalgame historique, l’œuvre élucide le processus de fabrication des agrumes tout en offrant un aperçu des activités qui animent quotidiennement l’atelier.