La Face cachée de la lune s’amène à la salle Thompson

La salle J.-Antonio-Thompson accueillera l’une des rares représentations de la pièce La Face cachée de la lune, le 25 juin.

La Face cachée de la Lune repose sur la relation houleuse entre deux frères aux ambitions parfaitement opposées et sur l’improbable rapprochement mutuel que provoquera le décès de leur mère. En toile de fond se dessine la course à la lune russo-américaine des années 60, où les perdants ne sont peut-être pas ceux que l’on imagine.

Le comédien Yves Jacques y reprend le rôle qu’il interprète depuis maintenant près de 20 ans aux quatre coins de la planète. « C’est comme si ça faisait partie de mon ADN, convient-il. Je me vois comme un interprète, un peu à la manière d’un pianiste qui aurait consacré une partie de sa vie à Mozart, Bach ou Chopin. Là, c’est une partie de ma carrière que je consacre à l’œuvre de Robert Lepage. J’en suis très fier. Ça m’a permis de porter son œuvre jusqu’au bout du monde. C’est une chance et un privilège. »

« On a fait le tour du monde avec La Face cachée de la lune, mais on l’a peu jouée au Québec. Je suis donc très content de venir à Trois-Rivières pour la présenter. J’aimerais que ça nous amène aussi ailleurs au Québec, car j’ai des échos à l’effet que des gens aimeraient beaucoup qu’on vienne présenter la pièce dans les régions », poursuit-il.

Présentée pour la première fois le 29 février 2000 au Théâtre du Trident à Québec, cette pièce créée par Robert Lepage représente tout un défi pour le comédien qui se retrouve seul sur scène durant les deux heures du spectacle.

« Même après toutes ces années, je ne peux pas vraiment tomber sur le pilote automatique, car c’est difficile d’être à l’aise en étant seul sur scène durant tout le spectacle. Quand on partage la scène à plusieurs, on peut s’entraider. Un solo comme celui-ci, c’est quelque chose physiquement. Tu ne peux pas t’asseoir sur tes lauriers. C’est excitant et dangereux en ce sens qu’il y a un risque d’avoir un trou de mémoire, trébucher dans le décor… Je dois me concentrer sur chaque moment, que je vive pleinement chaque moment sans penser à ce qui vient », raconte Yves Jacques qui a été captivé par ce défi solo dès les débuts du projet.

Si l’histoire trouve encore un écho 20 ans plus tard, le comédien croit que c’est entre autres par l’émotion qui se dégage de la pièce. Il est encore fasciné par l’impact que provoque la pièce à travers le monde. Il souligne que la pièce a résonné particulièrement fort lorsqu’elle a été présentée en Corée du Sud. Avec la partition de la Corée en Corée du Nord et Corée du Sud, des familles se sont retrouvées séparées du jour au lendemain.

« Chaque fois qu’on y a joué, les gens dans la salle étaient bouleversés. La pièce se finit sur une tentative de réconciliation et ça trouve un fort écho chez les spectateurs en Corée du Sud. Je me souviens de techniciens qui travaillaient avec nous au montage et qui ont assisté à une représentation. Ils en tremblaient après la pièce. »

Au fil du temps, La Face cachée de la lune a mérité de nombreux prix ici comme à l’international. En 2001, la pièce avait notamment remporté les prix Meilleur texte original, Meilleure mise en scène, Meilleure production et Meilleure conception de décor aux défunts Prix des Masques récompensant l’excellence du théâtre au Québec.

Il est encore possible de se procurer des billets pour la représentation du 25 juin au www.cultur3r.com.