«Juste une p’tite nuite»: une Trifluvienne dans les coulisses

CIRQUE DU SOLEIL. La série de représentations du spectacle «Juste une p’tite nuite – Hommage aux Colocs» du Cirque du Soleil prendra fin ce samedi à l’Amphithéâtre Cogeco. Depuis le début de cette aventure, la Trifluvienne Éveline Charland agit dans l’ombre, en arrière-scène, à titre de régisseuse de plateau.

Depuis l’arrivée du cirque en ville il y a quatre ans, elle s’occupait de la coordination logistique pour le spectacle estival. En apprenant à la connaître au fil des années, l’équipe savait qu’elle était intéressée à être impliquée plus directement avec le spectacle. Quand un poste de régisseur de plateau s’est libéré, on le lui a offert, à sa grande joie.

«C’est vraiment un travail qui s’est effectué en deux temps, explique Éveline Charland. Il faut savoir que l’équipe de création a créé la plupart des numéros sur place, ici. Pendant cette phase, on était toujours autour à se rendre disponible pour les concepteurs, les artistes et les machinistes. On s’organisait pour que tout aille bien. S’ils avaient besoin d’éléments de décor en particulier ou de musique, on s’en occupait. C’était plus de l’accompagnement durant la création.»

Dès le début des enchaînements, de la générale et des représentations, c’est le travail en arrière-scène qui a débuté.

«Dans les coulisses, ma collègue Nathalie Labelle et moi sommes les yeux de la régisseuse générale, Lucie Doyon. On est présente pour donner des signaux aux artistes quand ils doivent rentrer sur scène ou annoncer un changement de décor, par exemple. C’est la régisseuse générale qui demande tout en détail», raconte Éveline Charland.

«Ça devient une mécanique, poursuit-elle. C’est fascinant à voir aller. On est une douzaine backstage et il y a une sorte de chorégraphie qui se crée entre nous, car on n’est pas juste là, debout, à regarder le spectacle. Quand ça bouge sur scène, ça bouge aussi derrière pour préparer le prochain numéro. Ce sont notamment de gros décors à déplacer cette année. Notre but est que tout soit le plus fluide possible.»

En fait, rien ne doit être laissé au hasard. Tout doit être fait au quart de tour, du simple déplacement d’accessoire à faire retentir la musique au bon moment afin de ne pas déconcentrer les artistes.

«Le travail de régisseuse est semblable dans toute forme du spectacle, mais cette précision est particulière au cirque. Rien ne peut être improvisé. Les artistes sont aussi des athlètes et ils pratiquent des disciplines qui sont très souvent dangereuses. Il faut s’assurer que tout se fasse au bon moment pour qu’ils puissent rester concentrés», souligne-t-elle.

Un monde qu’on pense inaccessible

Avant l’arrivée du Cirque du Soleil à l’Amphithéâtre Cogeco, jamais Éveline Charland n’avait pensé pouvoir travailler avec l’organisation.

«C’est la découverte d’un monde qu’on pense inaccessible. Dans ma tête, le Cirque du Soleil, c’est mondial, c’est énorme! Mais ce qui est fascinant, c’est de voir à quel point c’est humain. Ça n’a pas l’air gros quand on est à l’intérieur. C’est une famille et tout le monde a du plaisir à être ensemble dans cette aventure. Il y a aussi beaucoup de respect les uns envers les autres», témoigne la Trifluvienne.

Elle s’est rapidement sentie intégrée dans cette grande famille. D’ailleurs, à la fin des spectacles, c’est toute l’équipe qui vient sur la scène pour saluer le public, un moment particulièrement et touchant pour Éveline Charland.

Ce nouveau défi au sein de l’équipe du Cirque du Soleil vient également changer légèrement sa vision du travail de création.

«En même temps, ce n’est pas très loin de ce que je me disais: un bon metteur en scène sait s’entourer des bonnes personnes pour tirer les forces de chacun. Ça confirme aussi que l’écoute les uns envers les autres et la collaboration sont très importantes pour réussir un spectacle», conclut celle qui signe des mises en scène pour différentes troupes de théâtre et événements.