« Je n’ai jamais eu autant de fun à écrire un livre »

Deux ans après la parution de son roman Ruptures, l’auteur trifluvien Samuel Sénéchal est de retour avec son nouveau roman, Les Catastrophes | Commune – 1re partie.

Ce huitième roman plonge le lecteur dans l’univers du groupe punk Les Catastrophes qui habite une grande bâtisse avec plusieurs autres personnes Quand Yann est arrivé à la commune pour passer une audition, il ne s’attendait pas à ce que tout se bouscule aussi rapidement. Il entre alors dans un univers de musique, de party, de plaisir et d’excès.

« C’est très rythmé, punché et je pense aussi que c’est très drôle et divertissant, note Samuel Sénéchal. On retrouve les colocataires de mon alter ego narrateur du précédent roman qui faisaient partie d’un groupe punk. Ils ont déménagé à Montréal et ont monté un plus gros groupe, Les Catastrophes, qui essaie de percer. Ils habitent à la commune, donc on suit ce qui s’y passe. Je mise d’ailleurs beaucoup sur les dialogues dans ce roman. »

« Ça fait longtemps que j’ai hâte d’écrire ce roman. Déjà, quand j’écrivais mon premier livre, je lançais des idées pour celui-ci. Je ne savais pas quand j’allais le développer. Je le mettais un peu sur la glace, mais j’avais un document Word rempli d’idées pour ce roman, explique l’auteur qui a déjà été membre d’un groupe punk indépendant. Parfois, c’était un dialogue ou encore une expression bizarre entendue dans une soirée. J’ai pris beaucoup de temps pour réorganiser tout ça et peaufiner l’histoire, la trame narrative et la structure. »

C’est aussi le livre qui lui ressemble le plus. Pas pour les situations ou les excès qui y sont relatés, mais surtout pour l’univers musical qui imprègne l’histoire et cette liberté qu’il s’accorde de plus en plus dans son écriture.

« Vu que j’évolue en autoédition, je craignais de ne pas être pris au sérieux, alors j’avais l’impression qu’il fallait que j’écrive dans un registre de langue plus standard, plus littéraire. Ça a pris quelques livres avant d’assumer davantage de québécismes et de me permettre plus de liberté dans les dialogues, souligne Samuel Sénéchal. Là, j’y suis allé en totale liberté, mais ça ne veut pas dire que c’est spontané et garroché. C’est drôle à dire, mais la spontanéité, ça se travail. J’ai appris à m’accorder plus de liberté sans que ça en fasse de la littérature de basse qualité. »

Et puis, ça lui a fait du bien de retrouver ce plaisir dans l’écriture, car son précédent roman d’autofiction, Ruptures, avait été difficile à écrire durant la pandémie. « C’était un peu plus noir et on était dans une période plus sombre aussi. Je suis content du résultat, mais je n’avais pas éprouvé beaucoup de plaisir à l’écrire. Pour ce nouveau livre, c’est complètement l’inverse! Je n’ai jamais eu autant de fun à écrire un livre. Là, je m’embarque dans une trilogie. Le deuxième est déjà en cours d’écriture. »

Plus de crédibilité

En 10 ans d’autoédition, Samuel Sénéchal a fait paraître huit livres. Son septième ouvrage, Ruptures, a d’ailleurs remporté le Prix de littérature Gérald-Godin lors de la dernière édition des Grands Prix culturels de Trois-Rivières, une distinction à laquelle l’auteur trifluvien ne s’attendait pas.

« Souvent, dans les concours comme celui-ci, les livres doivent avoir été publiés dans une maison d’édition reconnue. J’ai lancé mes propres productions [Les productions Désordre], mais j’ai pu soumettre mon manuscrit quand même. Et j’ai gagné! Ce prix m’a apporté de la crédibilité. C’est le plus beau qui en est ressorti. C’est le fait que la rigueur que je pense avoir depuis dix ans est là et j’ai la preuve que je suis rigoureux. Des gens ont commencé à me prendre au sérieux depuis », confie-t-il, regrettant cette image que l’on a souvent de l’auteur en autoédition qui imprime ses propres livres parce que personne ne veut le faire pour lui.

« Je continue d’apprendre à chaque nouveau livre. Je prends notamment beaucoup plus de temps pour les relire, maintenant. Pour celui-ci, j’ai dû frôler les 20 relectures, précise-t-il. Je trouve que c’est payant au final. C’est le petit vernis de plus qui rend le livre meilleur. Ça permet aussi de corriger de petits détails. »

« Recevoir ce prix a été une belle tape dans le dos qui arrive dans un moment où je travaille fort. J’aime mettre beaucoup d’efforts dans ce milieu et ça a donné un beau résultat. C’est arrivé dans une année où mon livre n’était pas disponible en librairie, où je n’ai pas pu en faire la promotion dans des événements en raison de la COVID-19. J’avais vendu 42 copies et je remportais le prix du livre de l’année à Trois-Rivières », raconte-t-il.

Ce prix lui a également ouvert les portes des librairies Poirier et L’Exèdre à Trois-Rivières, où on peut se procurer Les Catastrophes | Commune – 1re partie. Samuel Sénéchal tiendra aussi une activité de lancement le 1er octobre prochain du côté de la boutique La Puce rock, sur le boulevard des Forges. Il sera sur place toute la journée pour faire connaître son livre et discuter avec les gens.