Film «Les fleurs oubliées»: un Trifluvien dans l’équipe de scénaristes

Albert Payette, ex-agronome et apiculteur, pollinise les toits de Montréal pour sauver les abeilles. Devant l’urgence écologique, le Frère Marie-Victorin, notamment connu comme fondateur du jardin botanique, quitte le «ciel trop plate» pour lui venir en aide. En parallèle, une journaliste et une avocate mettent tout en œuvre pour sauver des travailleurs mexicains aux prises avec une multinationale qui empoisonne la tête.

C’est un aperçu du nouveau film du réalisateur québécois André Forcier intitulé «Les fleurs oubliées». Cette fable naturaliste met en vedette, entre autres, Roy Dupuis, Émile Schneider, Yves Jacques, Juliette Gosselin, Gaston Lepage, Anne Casabonne et la Trifluvienne d’origine Christine Beaulieu.

Mais un autre Trifluvien a aussi pris part au long-métrage. Jean Boileau a fait partie de l’équipe de scénaristes du film aux côtés d’André Forcier, Linda Pinet, François Pinet-Forcier et Renaud Pinet-Forcier.

C’est un peu une histoire de famille, en ce sens où André Forcier et Jean Boileau ont découvert, il y a plusieurs années, qu’ils étaient cousins. Jean Boileau a participé à plusieurs des précédentes œuvres d’André Forcier ces dernières années, mais essentiellement comme collaborateur au scénario. C’est le premier long-métrage du cinéaste québécois pour lequel il agit officiellement à titre de scénariste.

«L’idée de départ c’était les abeilles. Polliniser le Québec pour faire revivre des fleurs qui sont près d’être éteintes, d’où le titre Les fleurs oubliées. Il est question de mettre des ruches là où il reste quelques fleurs pour faire revivre la flore. C’est la mission que se donne Albert Payette. C’est à ce moment qu’intervient le Frère Marie-Victorin. L’ennui, c’est que seul Albert le voit», raconte Jean Boileau.

La présence du Frère Marie-Victorin contribue  à apporter une dose de folie au film.

«André est assez directif. D’habitude, il faut toujours tout vérifier pour s’assurer que tout soit possible, ajoute-t-il. Puis, à un moment, il arrive avec une chose qui n’a pas de sens en disant qu’il faut l’ajouter au scénario. Là, avec l’apport des jeunes aussi au scénario, on a poussé plus loin que d’habitude dans les idées et le scénario. Le film est pas mal plus flyé

«André sait toujours qui il voit dans son premier rôle. Là, il avait Roy Dupuis et Yves Jacques en tête. Le film a commencé différemment, mais c’en est venu assez vite au résultat final. Ça s’est probablement précisé sous l’influence de Roy», poursuit Jean Boileau.

Il considère cette expérience de scénarisation en équipe comme profitable, en ce sens où le scénario a bénéficié de l’apport de tous les membres de l’équipe. Des idées, il y en a eu autour de la table de travail.

«On était quatre scénaristes. On propose tous des choses. Ça a été tout un travail de collaboration. André a été capable d’avoir du recul et d’écouter ce que tout le monde disait. C’était pas mal profitable comme expérience. Les jeunes scénaristes étaient aussi pas mal sensibilisés face à la cause environnementale. On a eu beaucoup d’idées tous ensemble, dont certaines qu’on a dû laisser tomber même si on les aimait vraiment, question de cohérence dans l’histoire. Le danger était de partir dans toutes les directions», indique le Trifluvien.

Le long-métrage «Les fleurs oubliées» sera à l’affiche du cinéma Le Tapis Rouge à compter du 25 octobre. Le scénariste espère qu’il trouve un écho à travers la population.

«Je ne veux pas jouer dans l’alarmisme, mais je trouve ça effrayant de voir que les gens ne réalisent pas ce qui se passe. Quand on épand des insecticides, il n’y a plus d’oiseaux qui se nourrissent normalement d’insectes. On voit des gens qui doivent louer des ruches de bourdons pour polliniser leurs plants. Il faudrait peut-être que l’on prenne conscience collectivement que la Terre n’est pas en danger; l’humanité l’est», conclut-il.

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Bientôt un autre film ?

Jean Boileau est présentement en attente d’une réponse de la SODEC concernant un scénario qu’il vient de proposer. On y relate l’histoire d’un quartier qui veut se défendre contre des promoteurs qui souhaitent tout jeter par terre pour y construire un casino. Des liens avec la mafia seront notamment révélés. Le scénariste s’est plu à y intégrer des personnages complexes.

«Si on continue dans le système, on pourra proposer le projet pour discuter et revenir avec d’autres versions. On demande quatre millions $ pour un film qu’on aimerait tourner l’été prochain. D’ailleurs, Claude Legault a déjà accepté d’y jouer un rôle», précise-t-il.

C’est à suivre !