Elvis Lajoie au coeur d’un documentaire
On connaît Elvis Lajoie, le personnage public. Mais le film «King Lajoie», diffusé sur le Web dans le cadre du Festival Plein(s) Écran(s), réussit son pari de nous faire découvrir l’homme autrement.
Pendant trois ans, la cinéaste Joannie Lafrenière a suivi Elvis Lajoie, que ce soit dans ses spectacles, dans un voyage à Memphis où il agissait comme guide d’un groupe de touristes amateurs d’Elvis Presley, ou encore dans son quotidien comme vendeur de produits capillaires.
Cette musicographie décalée montre le choix de vie peu commun qu’a fait Elvis Lajoie, jusqu’à construire son propre Graceland à Pointe-du-Lac et à faire changer son prénom pour reprendre celui du King.
En 30 minutes bien condensées, Elvis Lajoie se confie lui-même sur certains aspects de sa vie. Il se remémore notamment son enfance et l’importance qu’a eue Elvis Presley sur son parcours pour l’aider à surmonter les épreuves de la vie.
L’homme est aussi raconté par ses parents, sa secrétaire, les conducteurs de sa célèbre limousine et même son astrologue!
Joannie Lafrenière ne connaissait pas Elvis Lajoie avant que ses amis de Trois-Rivières ne lui en parlent. Elle réalisait une série d’entrevues avec différents personnages à travers le Québec. C’est à ce moment que ses amis trifluviens lui ont parlé d’Elvis Lajoie.
«Ils m’ont dit: «Elvis Lajoie, c’est ton homme!» Je suis allée le rencontrer. J’ai été renversée! Il est profondément gentil, très généreux, confie-t-elle. Quelqu’un qui vit son identité à travers quelqu’un d’autre, ça peut être curieux. Il a commencé ça tout jeune. Sa vie a été teintée par Elvis Presley. Quand il s’est mis à me parler de son entourage, j’ai compris que ce serait la clé du film. Comment eux vivent aussi un certain rêve par leur contact avec Elvis Lajoie. Il y a un fond de rêve américain dans tout ça et ça me parle beaucoup dans ma pratique. Comme si à travers Elvis, ils touchaient à l’autre Elvis. Ça m’a beaucoup touchée.»
La cinéaste montréalaise a également été émue par la générosité d’Elvis Lajoie et de son entourage.
«Quand tu cognes chez les gens avec ta caméra, les gens ne comprennent pas nécessairement toute l’implication que ça peut avoir et ils se laissent prendre au jeu. Ça se fait dans le bonheur, la légèreté et l’honnêteté. Pendant tout le processus, il y a eu beaucoup de générosité, d’accueil et de bienveillance», souligne Joannie Lafrenière.
Le film «King Lajoie» assume son côté kitsch, en bonne partie apporté par la trame musicale et quelques effets sonores bien placés, mais le tout demeure empreint de respect. «Je pense qu’Elvis Presley lui a permis de se déployer. En devenant Elvis, en étant plus assumé, c’est devenu une partie de lui. Il sait que des gens rient de lui, mais lui, il réalise ses rêves.»
Le film produit en collaboration avec la CBC a déjà figuré à la programmation de plusieurs festivals à travers le monde. Le 20 janvier, «King Lajoie» sera diffusé gratuitement sur la page Facebook de Plein(s) Écran(s).