Duplessis en avance sur son temps

Maurice Duplessis était un avant-gardiste. Pourtant, on le qualifie sans cesse de réactionnaire et on colle l’expression « la grande noirceur » à la période où le Trifluvien fut premier ministre du Québec.

Le Musée de la culture populaire présente l’exposition « Duplessis donne à sa province » pour mettre à l’avant-scène l’efficacité du marketing politique de l’Union nationale à l’époque.

On y apprend que si Duplessis était un avant-gardiste en matière de propagande, il le doit à J.D. Bégin, l’homme qui fabriquait l’image du député de Trois-Rivières. Duplessis écoutait son faiseur d’image sans vraiment trop y croire. Du moins au début.

Bégin a eu recours à des moyens peu utilisés à l’époque. Il a fait figure de précurseur.

Tous les moyens étaient bons : discours de Duplessis diffusés à la radio et gravés sur 33 et 78 tours, chanson consacrée au chef avec refrain et couplets, utilisation de salles de cinéma.

Le plus intéressant reste le nombre d’objets portant le logo de l’Union nationale : agenda, chope à bière, boîte à cigare, cendrier, boutons de manchette, casse-tête, calendrier, pochette d’allumette.

Un porte-clés datant de 1962 porte une phrase troublante : « Dehors les étrangers ».

Il recoupe un célèbre slogan de l’équipe Duplessis : « Duplessis donne à sa province », suivi de la phrase: « Les libéraux donnent aux étrangers. »

Il y a même une bande dessinée datant de 1939 où le journaliste s’exclame à la fin de l’entrevue:« C’est formidable ce que vous avez fait!». Le premier ministre venait de lui présenter le bilan de son travail.

On apprend que le quotidien Montréal-Matin était à la remorque de l’Union nationale.

Toujours au niveau local, l’exposition fait un clin d’œil à la carrière de l’ancien député Maurice Bellemare.

C’est une exposition à voir!

On trouve les heures d’ouverture du musée sur son site web.