De paysages et de résilience

ARTS VISUELS. L’air frais et l’immensité des paysages de Fermont ont grandement inspirés Mélodie Perreault-Morissette. De retour à Trois-Rivières après six ans et demi où elle a vécu à Fermont, l’artiste-peintre présente ses œuvres à l’Espace 214, dans les bureaux du député Robert Aubin sur la rue Bonaventure.

L’exposition «Le passage» propose 14 tableaux qui prennent tout leur sens lorsque le visiteur suit l’ordre d’accrochage, puisqu’un texte accompagne les œuvres.

Ce texte mène au cœur de la pièce, tout comme le chemin de la résilience, thème phare de la démarche de l’artiste pour cette exposition, mène au cœur de nous-mêmes.

«J’aime beaucoup le plein air et j’ai vu la beauté du paysage là-bas. C’est à ce moment que j’ai commencé à peindre plus sérieusement. J’ai fait ma première exposition sur le thème de la résilience, celle dans la communauté, mais aussi dans le milieu naturel. Fermont a ses beaux côtés, mais aussi ses côtés plus sombres, comme le suicide ou la dépression. Je me demande comment quelqu’un peut passer à travers une épreuve de la sorte. Je crois que c’est de cette curiosité que me vient mon envie de créer, pour que ça touche les gens, qu’ils se reconnaissent dans mes peintures», confie Mélodie Perreault-Morissette.

Les œuvres de l’exposition «Le passage» ont plus précisément été créées dans la dernière année où elle a résidé à Fermont.

Les œuvres de l’exposition «Le passage» seront exposées jusqu’au mois d’avril.

«On se disait qu’on avait fait ce qu’on avait à faire à Fermont. On y avait d’abord déménagé en raison d’un projet professionnel de mon conjoint. Dans la dernière année, on hésitait entre rester malgré tout ou partir», raconte-t-elle.

C’est durant cette période que Mélodie Perreault-Morissette a mis quelques phrases sur papier.

«J’aime écrire pour donner un lien entre mes œuvres. J’ai donc écrit de façon intuitive. C’est comme si chaque toile me disait quelque chose.  Et ça me parlait encore de résilience», précise-t-elle.

De retour à Trois-Rivières depuis le printemps, Mélodie Perreault-Morissette continue de peindre, mais elle voit bien qu’il y a quelque chose de différent. Les paysages d’ici ne l’inspirent pas comme ceux du nord.

«Je vois que la résilience ne sera pas le sujet principal des prochaines œuvres. Je me suis plutôt replongée dans mon monde d’enfance, quand je faisais du sport de compétition. Je sens que je vais plus parler de force et d’endurance, du rapport entre le corps et l’esprit, l’anatomie.»

«En revenant, c’est comme si je m’étais sentie isolée dans un autre genre. J’ai aussi eu de la difficulté à me réadapter à la vie d’ici, aux cours clôturées. C’est en quelque sorte une forme de résilience en tant qu’artiste. La création est un chemin sinueux», conclut-elle.

Il est possible d’aller admirer les œuvres de l’exposition «Le passage»  tous les jours de la semaine, sur les heures d’ouverture du bureau de circonscription.