DANSEncore: une expérience professionnelle pour 60 jeunes danseurs

Une soixantaine de jeunes danseurs de la relève fouleront la scène de la salle Thompson, les 9 et 10 juin, lors du Gala du Festival international DANSEncore.

Pour ce projet spécial de la relève, DANSEncore a fait appel au chorégraphe Alex Francoeur. « Alex est connu dans la communauté de la danse et auprès des jeunes. Il pense au dépassement des jeunes et a des valeurs de travail et de persévérance. Nous aimons aussi sa signature chorégraphique. Il est touchant, émotif et technique et il travaille toujours à partir de musique francophone. On trouvait ça intéressant comme approche », explique Maria Juliana Vélez, directrice générale et artistique du festival.

La sélection des danseurs s’est faite lors des événements DJAM La Convention et Danse ton boot camp. Les danseurs présélectionnés ont ensuite pris part à une audition en janvier dernier. Au final, 60 danseurs provenant des quatre coins du Québec ont été choisis pour le projet de la relève, dont quatre jeunes de la Mauricie: Nelly Dingman, Zoé Blais, Catherine Gignac et Malaury Poulaert. Un premier groupe de 30 danseurs sera en vedette lors du Gala du vendredi, tandis que les 30 autres danseurs fouleront la scène le lendemain.

« Je suis allé chercher des énergies, indique le chorégraphe Alex Francoeur. Plutôt que d’avoir 60 danseurs pareils et avec les mêmes aptitudes, j’ai essayé de sortir les forces qui pourront servir la chorégraphie. Ça a été un beau casse-tête de monter le numéro aussi. J’ai fait les choses à l’envers, en ce sens que je n’avais pas nécessairement en tête le numéro ou la chanson. Je savais que je voulais que les jeunes dansent sur une chanson francophone. Alors je leur ai montré de mon montrer qui ils sont. »

Tous les danseurs ont ensuite pris part à une journée d’apprentissage chorégraphique en février en compagnie du chorégraphe Alex Francoeur. Ils ont ensuite pratiqué de façon autonome la chorégraphie. Ils se retrouveront seulement lors des répétitions officielles sur scène avant le grand moment de la présentation en spectacle.

(Photo Cécile Batéjat)

« Ça va aller très vite. Ils vont se retrouver un peu dans le monde professionnel à devoir agir comme des professionnels, souligne Alex Francoeur. On attend beaucoup d’eux en termes de maturité et de professionnalisme. C’est challengeant parce que beaucoup d’entre eux veulent danser professionnellement un jour. Ça viendra les confronter avec cette réalité et c’est un bon avant-goût de la réalité dans le milieu commercial des plateaux de tournage. »

Pour développer la chorégraphie, il s’est laissé inspirer par les mouvements des bancs de poissons. « Je trouve que c’est un phénomène incroyable que, dans l’océan, des poissons peuvent se lier, bouger tous ensemble comme un seul tout, puis se défaire tout d’un coup et redevenir des êtres uniques. Je travaille dans cet esprit pour que les danseurs aient des moments pour montrer leur individualité et d’autres où ils bougeront comme un seul groupe uni, détaille-t-il. On s’est vraiment amusé à partir de ce concept pas humain pour rendre ça dans nos corps et créer cette même fluidité dans le mouvement. »

Pour les jeunes, c’est aussi l’occasion de sortir de leur zone de confort et de collaborer avec de nouveaux danseurs et découvrir de nouvelles façons de bouger. « Ça devient un gros échange dans lequel tu pousses tes capacités pour aller plus loin. C’est excitant comme expérience. Et de mon côté, je dois aussi m’adapter à eux, trouver de nouvelles façons d’enseigner et d’éduquer, car ils ne sont pas des professionnelles. Il faut que je m’assure qu’il y ait une forme d’éducation à travers ça. C’est le fun d’essayer de créer un petit changement dans leur parcours », soutient Alex Francoeur.

« Ce projet me met vraiment en phase avec ce que je veux faire et l’impact que je souhaite avoir dans la communauté, ajoute-t-il. Je veux m’assurer qu’il y ait une relève en danse au Québec, faire ma part et m’impliquer dans le chemin de quelques danseurs, partager mon parcours et les encourager à se dépasser et à s’épanouir. J’ai envie de jouer ce rôle auprès de la relève. Avec ce projet, me trouver avec 60 jeunes à partager et à échanger, ça me comble. J’ai l’impression de répondre à un besoin plus grand que le mien. »

Alex Francoeur entend aussi continuer à mener sa carrière de danseur. D’ailleurs, on pourra le voir lors du Gala de DANSEncore avec son projet Alex et Alex. Pour l’occasion, il dansera sur une chanson d’Elliot Maginot, qui sera aussi sur scène durant la performance. « On est en train de bâtir une nouvelle version de sa chanson pour créer un moment unique. Les chansons prennent un nouveau sens avec la danse. »