Claude Bégin se dévoile dans Les Magiciens
SPECTACLE. Les spectateurs devront lutter pour rester assis sur leur siège, car Claude Bégin a bien l’intention de faire «brasser» la Salle Anaïs-Allard-Rousseau, le 15 octobre, avec un spectacle au son beaucoup plus «rock ‘n’ roll» que son album à l’essence romantique, Les Magiciens.
Reconnu dans le paysage musical québécois par le biais de projets collectifs aux résonnances hip-hop (Alaclair Ensemble, Acrophone) et pour ses innombrables collaborations avec, entre autres, Karim Ouellet, il se dévoile maintenant dans Les Magiciens.
En pleine tournée médiatique pour cet album, Claude Bégin était donc de passage à Trois-Rivières, vendredi. Après une entrevue à la radio aux petites heures du matin, il nous a rencontrés au Café Morgane de la rue des Forges pour nous donner un avant-goût de ce qui attend les Trifluviens en octobre.
«Le son sera beaucoup plus rock sur scène dû au fait que mes musiciens de tournée sont de cette souche. Cependant, la salle ici est de style théâtral avec des sièges, alors ça va bien honorer les balades de l’album», déclare celui qui a déjà foulé les planches du FestiVoix en compagnie du collectif Acrophone.
Claude Bégin aime également lorsque l’aspect visuel d’un spectacle musical est diversifié. Dans cette optique, il interprétera des chansons à la guitare, au microvoix et au micropied. Il incorpora également certains morceaux de sa période avec Alaclair afin de varier les styles et d’ajouter une teinte d’humour.
Chef d’orchestre de l’album
Depuis plus d’une dizaine d’années, Claude Bégin baigne dans le milieu musical. À part un mois à travailler de nuit dans un dépanneur Couche tard, il a toujours vécu de sa musique.
Cependant, écrire pour lui-même et faire ses propres spectacles, Claude Bégin en rêvait depuis longtemps. «Au début, j’étais un peu inquiet de ce que mes chansons allaient donner sur scène. Toute la portion technique n’a pas été évidente pour moi, car je suis un arrangeur. Le défi a été de faire en sorte que ce soit aussi bon que sur l’album, mais tout de même différent. Je suis très à l’aise vocalement et le personnage c’est fait seul», affirme celui qui s’est découvert une nouvelle voix.
Tel un sorcier, l’auteur-compositeur-interprète et le multi-instrumentiste autodidacte qu’il est a su manipuler les sons en flirtant entre le pop et le folk à saveur sentimentale, dans sa chambre d’appartement qu’il a transformé en studio artisanal pour la cause.
En quelques semaines, son projet Les Magiciens a rapidement été propulsé à l’avant-plan par l’extrait radio «Avant de disparaître».
De collègue à meilleur ami
À force de se côtoyer tous les jours et à coup de nombreuses collaborations, Karim Ouellet et Claude Bégin sont devenus des inséparables. C’est justement le renard devenu la coqueluche des Québécois qui assurera la guitare lors des dates de spectacle.
«Après ma blonde, Karim est clairement la personne avec qui je passe le plus de temps. Nous sommes presque devenus des partenaires de vie, admet-il en riant. On fait le même métier, on participe aux mêmes évènements et on fait les mêmes spectacles».
Claude Bégin a été, malgré lui, confronté par la critique face à la similitude entre leurs deux univers. «Même moi, au début, je me suis remis en questions. Est-ce que j’ai vendu mon style à Karim en produisant ses albums? Non. En réalisant le mien, je me suis découvert un style plus personnel. On s’inspire tous les deux pour faire ressortir le meilleur de chacun», déclare-t-il.
Claude Bégin a tenu à souligner l’implication et la motivation sans faille de son fidèle ami dans l’organisation de sa tournée. En effet, ce n’est pas payant de faire de la guitare dans ses «shows», estime-t-il, mais l’aide qu’il lui apporte est grandement appréciée.