Christine Beaulieu démystifie Hydro-Québec sur scène

THÉÂTRE. Christine Beaulieu s’est vu offrir plusieurs opportunités dans la dernière année, que ce soit au cinéma, à la télévision ou encore sur les planches d’un théâtre non de loin de chez vous. La comédienne, originaire de Pointe-du-Lac, a co-écrit «J’aime Hydro», une pièce de théâtre à laquelle elle participe avec Mathieu Gosselin.

C’est Annabel Soutar, auteure et directrice artistique des productions Porte Parole, qui a approché la jeune comédienne avec qui elle avait déjà travaillé.

«Anabel est très convaincante et très brillante. J’ai déjà joué son propre rôle auparavant. Elle se questionne souvent sur des sujets qui touchent la population, sur les enjeux de société et en cherchant sur l’eau, elle a trouvé l’idée d’Hydro-Québec. Elle n’avait pas le temps alors elle s’est dit que moi j’aurais le temps [rires]», raconte Christine Beaulieu.

«J’ai mis cartes sur table en lui disant que je ne connaissais pas le sujet, que je n’étais pas journaliste et que j’avais certains doutes. Elle a réussi à me convaincre.»

S’en est suivi un travail de recherches, d’entrevues et de rencontres pendant plus deux ans, travail que Christine Beaulieu a ensuite retranscrit pour en faire un théâtre documentaire.

«Il y a beaucoup de choses importantes derrière Hydro. C’est un accomplissement de notre histoire québécoise. Sur scène, on voit comment Anabel réussit à me convaincre et on me voit foncer dans un milieu majoritairement masculin. Étape par étape, rencontre par rencontre, j’apprends beaucoup et le public apprend également.»

«Je transcrivais chacune de mes rencontres et ça devient une scène. Anabel a ajouté le côté plus personnel. Elle m’a convaincu d’ajouter mes états d’âme pendant le processus et mes émotions au fur et à mesure que mes démarches avançaient.»

Un trip de trois heures!

L’actrice et son acolyte occupent la scène pendant 3 heures et 30 minutes.

«Les gens trippent pendant plus de trois heures. Personne ne m’a dit que c’était trop long. Je me serais senti malhonnête de livrer tout ce travail en 1 heure et 30 minutes. Ça touche tout le monde, de 7 à 77 ans. C’est un show accessible qui n’est pas plate et qui est drôle. C’est parfois même touchant. On attire des gens qui ne vont jamais au théâtre», confie-t-elle.

«Le public s’attache à cette citoyenne-là qui malgré les embûches, arrive à s’affirmer et passe de l’ignorance à la connaissance. Il est touché de voir quelqu’un qui s’est cassé la tête à éplucher un dossier complexe, mais important. C’est un sujet émotif! C’est comme si les gens avaient besoin de ça. Le public part au même niveau que moi et comprend ensuite. Il sort de la salle fier de ses nouvelles connaissances.»

Mathieu Gosselin y joue 28 rôles, que ce soit un homme ou une femme, un jeune personnage ou un adulte. Chacune des représentations est même disponible en streaming web.

«J’ai écrit la pièce de façon à ce que les gens puissent l’écouter de chez eux, à la radio via le web. Les gens ont droit à un descripteur avec eux pour expliquer ce qui se passe sur scène. C’est magique d’avoir accès à des auditeurs en dehors de la salle, surtout que c’est un show qui est fait pour tous les Québécois», conclut-elle.

La pièce «J’aime Hydro» sera présentée à la salle J.-Antonio-Thompson le 1er mars. Les billets sont en vente au www.enspectacle.ca ou en appelant au 819 380-9797.