«C’est un choc dans le milieu»

CULTURE. Le jeudi 13 octobre, le président du conseil d’administration du Musée québécois de culture populaire, Jean Asselin, annonçait le départ d’Yvon Noël qui occupait le poste de directeur général depuis près de cinq ans. «C’est un choc dans le milieu un départ rapide comme ça. Ça ne laisse pas les gens indifférents», laisse tomber M. Asselin au lendemain de l’annonce.

«Quand on passe autant d’années dans une organisation comme un musée, où on travaille au quotidien à tailler notre place, à se faire voir, à se faire valoir… évidemment qu’il était apprécié. C’était quelqu’un de très impliqué», ajoute M. Asselin.

Rappelons qu’Yvon Noël a remis sa démission pour des raisons de santé. «Je n’en sais pas plus», indique M. Asselin. «Ce n’est pas quelque chose qui me préoccupait, c’est sa décision.»

Le président souligne les efforts déployés par M. Noël lors de son passage pour attirer de nouveaux publics, pour développer de nouveaux projets et trouver le financement afin de les soutenir. Plus particulièrement, il applaudit ses différentes initiatives, que ce soit le volet éducatif, le virage technologique enclenché, la mise en place d’une exposition permanente ou l’apport d’expositions phares comme celle de La Petite Vie.

Des défis bien présents

«En culture, dans un musée, quelle que soit sa taille, c’est un travail constant d’attirer des visiteurs, de les captiver, d’être présent dans le milieu, de se faire voir, entendre. Ça a l’air tout simple, mais c’est un réel défi», ajoute M. Asselin

Cette quête de nouveaux publics passe notamment par l’évolution des perceptions. «Il y a une image qui est accolée aux musées. Ils ne sont plus ce qu’ils étaient, soit un endroit avec des peintures exposées sur les murs. C’est encore ce que les gens ont à l’esprit. Il faut démystifier notre rôle et notre mission.»

Plutôt jeune, le Musée québécois de culture populaire a ouvert ses portes en juin 2003. «On est encore jeune, on a appris beaucoup, on a fait des erreurs, mais aussi de sacrés bons coups. Au fur et à mesure qu’on avance, on circonscrit mieux les créneaux qu’on souhaite développer pour l’avenir. C’est un défi constant de le faire rayonner.»

Une transition en douceur

L’équipe du musée a appris la nouvelle en même temps que tout le monde. Personne n’est donc pressenti pour prendre la relève pour le moment. «On va commencer par s’en remettre», indique M. Asselin, qui avoue avoir été pris par surprise. «Il y a une période de transition.»

Le changement de garde ne se fera donc pas dans les prochaines jours, ni même les prochaines semaines.

«C’est un peu comme avec le radeau qui amène le pilote à son bateau, au port de Trois-Rivières», image Jean Asselin. «Quand il arrive, tout est prêt pour prendre les commandes. On va préparer le terrain que la personne se sente bien, qu’elle se sente chez elle.»

Quoi qu’il en soit, Yvon Noël laissera un vide derrière lui. «C’est un gars qui voulait que le musée soit mieux positionné. Il voyait à assurer un développement pour l’avenir et à prendre les moyens nécessaires pour y arriver.»

Il n’a pas été possible d’obtenir une entrevue avec M. Yvon Noël.