Bébé Boum 4: la fin de la famille

LITTÉRATURE. Près de 2000 pages après le premier mot du tome 1 de «Bébé Boum», l’animatrice, chroniqueuse et auteure Josée Bournival vient d’apposer le point final de cette série de romans portant sur les hauts et les bas de la maternité.

Les lecteurs renouent pour une dernière fois avec les tribulations amoureuses et familiales de Lili, Frédérique, Jeannine et Esther dans Bébé Boum – tome 4, disponible en librairie depuis mercredi.

Lili a maintenant deux garçons qui rythment sa vie, mais l’envie de troisième bébé –idéalement une petite fille– se fait sentir, mais Thomas, lui, est prêt à se faire vasectomiser. De son côté, Esther se retrouve avec quatre enfants et un mari à charge lorsque Jean-François émerge enfin du coma.

Frédérique décide de se marier sur un coup de tête avec Simon, revenu du Japon, mais lorsque ce dernier annonce son envie d’agrandir la famille, la belle brune est prise de panique. Quant à elle, Jeannine, fraîchement divorcée, entre en ménopause. Un grand sentiment d’injustice l’habite alors que son ex trouve l’amour auprès d’une femme plus jeune.

«Pour la première fois, je vivais, dans ma vie personnelle, les mêmes étapes que celles qui se produisent dans l’histoire. Le tome 4 aborde la fin de la famille, lorsqu’on sait qu’il n’y aura plus d’autre enfant. Je suis en train de vivre cette phase de la vie. J’ai accouché de Léonard il y a six mois et on avait convenu, mon conjoint et moi, que ce serait notre dernier enfant», confie l’auteure originaire de la Mauricie.

Même qu’elle s’est peut-être sentie plus émotive dans l’écriture de ce dernier tome: «Les dernières fois, j’écrivais sur des situations ou des thématiques que j’avais vécues ou que des proches avaient connues, de sorte que je pouvais prendre plus de recul et intellectualiser ces situations. Là, j’étais vraiment en plein dedans! J’en ai terminé l’écriture une semaine après la naissance de Léonard».

La fin de la famille

Bébé Boum – tome 4 aborde principalement la fin de la famille, que ce soit par choix ou non.

«Dans le cas de Jeannine qui entre en préménopause, ce n’est pas par choix, souligne Josée Bournival. C’est biologique. Je pense que c’est une grosse étape dans la vie et qu’on en parle peu. Je crois que cet aspect est tabou. On parle beaucoup des changements biologiques entourant la ménopause, mais je pense que ça représente un très grand vécu émotif. Il y a peut-être aussi une injustice aussi, car l’homme peut continuer de se reproduire.»

Deux deuils en simultanée

Ce dernier tour de piste pour Lili, Esther, Frédérique et Jeannine ne se vit pas sans émotion pour Josée Bournival.

«C’est un grand deuil pour moi. C’est fou de voir à quel point tu vis avec tes personnages pendant l’écriture d’une série qui totalise, au final, près de 2000 pages. Je m’imaginais toujours comment les personnages réagiraient devant telle situation. J’ai pleuré en écrivant les 50 dernières pages. C’était un au revoir à tous ces personnages. Alors oui, c’est difficile de tourner la page.»

«Pour la fin, j’ai décidé de rester honnête envers chaque personnage. Je ne voulais pas nécessairement une fin toute rose pour mes personnages. C’est une fin ouverte. Dans un sens, je ne voulais pas mettre de point final parce que le rôle de parent se perpétue. Cette fin représente où ils en sont aujourd’hui avec leurs décisions», ajoute-t-elle.

Si elle vit un premier deuil avec la fin de ce bébé littéraire, Josée Bournival vit également un autre deuil: celui de la fin de sa propre famille. «Quoique je n’ai pas le temps de ruminer avec quatre enfants, dont un bébé de six mois!» lance-t-elle en riant.

«Je suis heureuse et très satisfaite de ma famille, mais il y a parfois cette arrière-pensée qui me dit que j’en aurais peut-être pris un cinquième. En même temps, je ne me vois pas avec un cinquième enfant, mais c’est difficile de me dire que je ne sentirai plus de bébé bouger dans mon ventre, que je ne verrai plus le regard de mon conjoint qui vient de me voir mettre au monde… Mon deuil n’est pas tout à fait complété.»

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De la maternité à la solitude

Mais la fin de la série Bébé Boum ne signifie pas la fin de la carrière d’auteure de Josée Bournival. Un nouveau roman est déjà en route. Il s’agira d’un roman unique dont les thèmes n’auront rien à voir avec la famille.

Cette fois-ci, elle souhaite aborder la solitude sous le point de vue de différents personnages.

«Je suis en train d’en établir les thèmes, les personnages et les courbes dramatiques. Ce sera un roman à plusieurs voix. J’ai choisi la solitude parce que je trouve qu’il y en a beaucoup dans la société. Mon rôle de mère m’a montré que beaucoup de femmes souffrent de solitude. Les enfants ne comblent pas ça. Il y en a aussi chez les aînés, mais aussi chez les vedettes adulées. Même les tout-petits qui ont l’impression de ne pas être compris peuvent vivre de la solitude», conclut-elle.