Authentiquement Frida Kahlo

TROIS-RIVIÈRES. On connaît l’artiste mexicaine Frida Kahlo pour ses peintures, en particulier ses autoportraits, mais on connaît très peu la femme derrière l’artiste. C’est ce que nous propose de découvrir la comédienne Sophie Faucher à travers le spectacle «Frida Kahlo Correspondance».

Le spectacle littéraire et musical bascule de la lecture au théâtre. La comédienne se métamorphose et prend les traits de Frida Kahlo, élevée au rang d’icône au Mexique après sa mort.

«C’est né du désir de parler de Frida Kahlo avec ses mots à elle», confie Sophie Faucher qui signe le spectacle. Pour la comédienne, il s’agit d’une deuxième incursion dans l’univers de Frida Kahlo.

Dans les années 90, elle avait écrit la pièce La Casa Azul, en lien avec la maison bleue où est née la Mexicaine, mise en scène par Robert Lepage. L’occasion de créer un spectacle au sujet de Frida Kahlo s’est présentée de nouveau en 2012 lorsque le Musée des beaux-arts de Québec présentait une exposition comptant six tableaux de Frida Kahlo.

On lui a donné carte blanche pour développer un spectacle lors du vernissage de l’exposition. À ce moment, toute la correspondance de Frida Kahlo avait été éditée. On y dévoile des lettres, messages, confessions, poèmes et journaux intimes de la peintre qui n’étaient pas initialement  destinés au public.

«Frida Kahlo n’avait pas une plume banale. Je ne me lasse pas de la beauté de ses phrases. Elle était profonde et humoristique. Le spectacle a beaucoup évolué. J’en suis fière. C’est l’aboutissement d’une longue relation avec Frida Kahlo», confie Sophie Faucher qui parle de l’artiste peintre comme on parle d’une amie.

Les spectateurs seront transportés au Mexique à la découverte des différentes facettes de Frida Kahlo: l’amoureuse, la coquine, l’artiste qui cherche à s’affranchir de son mari, etc. Cette dernière s’était aussi confiée sur sa santé et sur la mort dans quelques entrevues sur lesquelles Sophie Faucher a mis la main. Poliomyélite à l’âge de six ans, accident de bus qui a entraîné plusieurs interventions chirurgicales, amputation de la jambe droite: l’artiste a conservé une santé fragile toute sa vie.

«Son journal intime se conclut sur «J’espère que la sortie sera joyeuse… et j’espère bien ne jamais revenir». Elle avait une telle conscience de la vie, ajoute Sophie Faucher. En même temps, elle avait de l’autodérision. Elle avait besoin d’être aimée. Amenée à quitter son Mexique natal, elle porte un regard sur les Américains, les Français et les Mexicains. Dans une exposition qui lui était consacrée à Londres, on retrouve une lettre destinée à sa mère. On connaissait son amour pour son père photographe, mais cette lettre fait voir comme elle était liée à sa mère. Quand elle est partie aux États-Unis, elle écrivait une lettre par jour à sa «maman adorée de [son] cœur». Elle voulait que sa mère l’aime.»

Ce devrait être une véritable fiesta mexicaine, alors que les Mariachi Figueroa partageront la scène.

«Frida Kahlo aimait les mariachis, d’où leur présence dans le spectacle. Ils sont heureux de faire ça. Ils ont l’habitude des fiestas, mais pas nécessairement de la scène. Ils sont fiers de contribuer à un spectacle sur Frida Kahlo. Je voulais qu’on la connaisse. Ce spectacle, c’est authentiquement elle. Ce sont ses mots», conclut Sophie Faucher.

Frida Kahlo Correspondance | Théâtre du Cégep de Trois-Rivières | 10 novembre, 20h | Billets: enspectacle.ca ou 819 380-9797