Dans les coulisses de Guy!Guy!Guy! du Cirque du Soleil

La première du spectacle Guy!Guy!Guy! de la Série hommage du Cirque du Soleil approche à grands pas à l’Amphithéâtre Cogeco. L’Hebdo Journal a eu accès aux coulisses de la préparation du spectacle.

L’uniforme de hockey éclaté

Premier arrêt au département des costumes! Un spectacle comme Guy!Guy!Guy! a demandé la création et la conception d’environ 140 costumes. Évidemment, l’uniforme de hockey a servi d’élément de base à l’inspiration de Marilène Bastien, conceptrice des costumes, et son équipe. 

« On a pris l’uniforme de hockey et on l’a éclaté dans ses couches. On s’est inspiré notamment des sous-vêtements, de l’armure de protection et des autres sous-couches, tout comme de l’uniforme très coloré en soi. Par exemple, il y a un tableau où l’on retrouve plus des combines en coton et un aspect plus rétro », explique Marilène Bastien. 

« On l’a aussi éclaté au niveau des motifs et des rayures pour créer d’autres dynamiques dans le vêtement, ajoute-t-elle. Le vocabulaire autour du hockey est inspirant également. On parle de flambeau, de feu sacré, d’étoile du hockey. Ces mots ont aussi amené des idées de texture, de miroitement et de scintillement. Il y a même des paillettes! »

L’équipe des costumes a aussi parcouru les brocantes pour retrouver des éléments de l’uniforme de hockey, comme de vieux gants et des protège-coudes. 

En plus de bien ressortir sous les éclairages, les costumes des artistes et acrobates doivent aussi être sécuritaires. « En essayage, on leur demande de faire quelques mouvements. Ça donne parfois des essayages assez spectaculaires. Certains finissent la tête en bas ou les jambes contorsionnées dans tous les sens! Certains font quelques pirouettes. Ça nous permet de valider qu’il n’y a de la résistance nulle part dans les costumes », raconte-t-elle.

Coup d’oeil sur les maquillages

Pour imaginer les différents maquillages qu’arboreront les artistes du Cirque du Soleil dans la spectacle, la conceptrice des maquillages, Maryse Gosselin, s’est laissé inspirer par des oeuvres du peintre québécois Serge Lemoyne, qui a peint toute une série sur les Canadiens de Montréal dans les années 70.

« Serge Lemoyne faisait beaucoup de happenings et créait avec une certaine gestuelle. Je me suis dirigée dans la même veine pour le maquillage. Il y a des clins d’oeil à la texture de la patinoire, la glace, tout comme les formes et les couleurs que l’on retrouve dans un aréna. Il y a évidemment du bleu-blanc-rouge, mais aussi des éléments de fantaisie à travers tout ça », détaille-t-elle. 

Chaque maquillage a ses nuances et ses particularités afin d’amener une unicité à chaque personnage qui foulera la scène. « Il y a plusieurs tableaux à grand déploiement dans le spectacle, alors il était important d’amener une forme d’individualité dans chaque numéro par le maquillage. On se renouvelle à chaque tableau. Certains artistes auront jusqu’à quatre maquillages durant le spectacle. Pour faciliter les transitions, on a développé des éléments qu’on colle sur le visage pour modifier les maquillages », précise Maryse Gosselin.

D’ailleurs, ce sont les artistes qui doivent se maquiller eux-mêmes lors de chaque spectacle. Ils ont une liste détaillée des étapes à faire pour réaliser leur maquillage. Chaque maquillage comporte entre 16 et 18 étapes.

L’art subtil de l’accessoire

On a peu tendance à remarquer les différents accessoires lors des spectacles du Cirque du Soleil. L’accessoire, c’est tout ce qui n’est pas un décor ou un costume. Dans le cas du spectacle Guy!Guy!Guy!, c’est notamment beaucoup de bâtons de hockey!

« C’est la première chose qu’on m’a demandée pour qu’ils puissent commencer à travailler les chorégraphies, indique Alain Jenkins, concepteur des accessoires. On voulait des bâtons en bois, mais c’est de plus en plus difficile à trouver. On en voit surtout en fibre de carbone et en matériau composite, ou encore ils sont pleins de noms de commandites. J’en ai trouvé, donc on a le son du bois quand ça cogne sur quelque chose. On a fait de petites modifications pour leur donner un petit look rétro. »

Tous les artistes ont un bâton de hockey. Pour certains, c’était la première fois qu’ils en tenaient un dans leurs mains. « On a des artistes d’autres pays qui n’en avaient jamais tenu. Il a fallu les guider et les aider un peu, mais ils s’adaptent vite et ce sera super! »

L’équipe a aussi modifié des bouteilles de jonglerie pour les transformer en bouteilles de bière. Il y a aussi plusieurs agréments servant à la partisanerie qui ont été dégotés pour le spectacle. Un bâton de hockey a également été modifié avec des lumières LED contrôlables à partir de la console.

On parle d’une cinquantaine d’accessoires nécessaires pour un spectacle de cette ampleur. « Il y aura également certains accessoires plus surdimensionnés, mais on vous réserve la surprise pour le spectacle! »

Une grande place à la vidéo

Pour la première année, on retrouve une équipe vidéo qui travaille sur le spectacle. C’était devenu une nécessité considérant le grand nombre d’images d’archives recueillies en prévision du spectacle hommage à Guy Lafleur.

« On utilise beaucoup de techniques pour avoir de la vidéo dans le spectacle. On a des écrans LED, de la vidéo en haut, en arrière et sur le côté. On projette aussi sur des accessoires et des morceaux acrobatiques, mentionne Félix Fradet Faguy, concepteur du contenu vidéo. Notre but, c’était de partir des années plus vintages et d’évoluer vers un look plus contemporain. On veut amener l’aspect nostalgique avec les archives, les photos et les entrevues. De notre côté, on vient magnifier le matériel et le transformer pour arrimer le tout à ce qui se passe sur la scène, que ce soit des acrobaties ou des moments plus narratifs, par exemple. »

L’équipe de création s’est notamment inspirée des cartes de hockey de l’époque et des anciens tableaux indicateurs de hockey, grâce aux LED. On met aussi l’accent sur la signalétique de la ligne, que ce soit dans la signature de Guy Lafleur, dans le tracé de son patin ou encore pour imager son rythme cardiaque qui était plus bas que la moyenne. 

« On ne veut pas donner l’impression d’être dans un documentaire d’archives non plus. On joue parfois plus dans le motion design et les codes de l’époque pour sentir le côté immersif du spectacle. Il y a beaucoup d’archives sur Guy Lafleur. Il fallait faire le tri. On a particulièrement misé sur le matériel qui montre un aspect spécifique qu’on veut raconter. Dans un spectacle de cirque, il n’y a pas nécessairement de place pour de la narration. On veut aussi utiliser la vidéo pour montrer la vitesse, la performance, la puissance », conclut-il.

Vincent Côté, dramaturge, et Fernand Rainville, metteur en scène. 

Guy!Guy!Guy! en trois périodes

C’est la première fois que le spectacle la Série hommage du Cirque du Soleil présenté à l’Amphithéâtre Cogeco ne rendra pas hommage à des artistes du milieu musical. Pour l’occasion, le Cirque entend honorer Guy Laleur le hockeyeur, mais aussi l’homme et son évolution.

« Ça fait neuf mois qu’on travaille sur ce spectacle. Ça a représenté beaucoup de recherches. On part d’une matière très riche. Il y a beaucoup d’enthousiasme au sein de l’équipe », souligne Fernand Rainville, metteur en scène du spectacle. 

Clin d’oeil au hockey, le spectacle Guy!Guy!Guy! sera divisé en trois périodes. La première sera consacrée de son enfance à son passage avec le Canadien. La deuxième période fera vivre son passage à Montréal jusqu’à sa première retraite, tandis que la dernière période sera sa grande retraite finale. 

À deux semaines de la première, l’équipe était en train de perfectionner les numéros et à faire la mise en place tableau par tableau du spectacle, tout n y intégrant la technique.

Le spectacle Guy!Guy!Guy! sera présenté à l’Amphithéâtre Cogeco du 19 juillet au 19 août. Les billets sont en vente au www.amphitheatrecogeco.com, à la billetterie de la salle J.-Antonio Thompson et par téléphone au 819 380-9797.