20 ans à émouvoir et à surprendre

ÉVÉNEMENT. La Biennale internationale d’estampe contemporaine (BIEC) de Trois-Rivières soulignera à la fois son 20e anniversaire ainsi que sa 10e édition cet été.  

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L’événement a fait son bout de chemin depuis ses débuts et a acquis une notoriété certaine auprès des artistes spécialisés en estampe à travers le monde, devenant un rendez-vous incontournable pour plusieurs fidèles.

«Ce n’est pas rien pour un événement comme le nôtre de fêter ses 20 ans, fait remarquer Elisabeth Mathieu, présidente et directrice artistique de la BIEC. Pour la ville, ça veut dire qu’il y a un intérêt pour les manifestations en arts visuels. Des visiteurs nous suivent depuis longtemps. Je pense aussi que ça répond à un besoin de voir ces œuvres. Nous sommes parmi les biennales reconnues internationalement. On est fier de pouvoir offrir un tel événement à la région.»

La Biennale attire d’ailleurs de plus en plus de visiteurs provenant de l’extérieur de la région et du pays. L’année dernière, 11 850 entrées ont été enregistrées dans les quatre lieux d’exposition principaux. À cela s’ajoutent les visiteurs des expositions parallèles.

L’organisation avait recensé des visiteurs de toutes les régions du Québec, mais aussi de de l’Ontario, de Nouvelle-Écosse, de l’Autriche, des États-Unis, de la Belgique, des Pays-Bas, de la France, de l’Iran et de la Suisse. En fait, près de 60% des visiteurs provenaient de l’extérieur de la Mauricie.

Mettre le pied dans une galerie d’art

Le défi demeure toutefois de faire sortir les gens d’ici, qu’ils soient de grands amateurs d’art visuel ou non, dans les galeries d’art durant l’événement.

«Je crois que les gens ont peur de se faire dire qu’ils ne connaissent rien à l’estampe ou à l’art contemporain s’ils entrent dans une galerie d’art. Pourtant, on n’est pas obligé d’avoir un guide ou de connaître l’estampe pour apprécier une œuvre. On aimerait que la population mette un premier pied dans une galerie d’art, pour essayer. On a le droit de ne pas aimer toutes  les œuvres. C’est un peu comme la musique. Certains vont aimer la musique classique, d’autres le rock ou le metal», souligne la directrice artistique.

«C’est simplement de regarder une œuvre, ressentir quelque chose. On n’est pas obligé de savoir comment c’est fait ou de connaître la démarche de l’artiste. Fréquenter une galerie d’art, c’est se permettre de découvrir quelque chose. C’est vivre une expérience, se permettre d’être ému par une œuvre. C’est de se laisser surprendre», ajoute-t-elle.

Mme Mathieu croit toutefois que le mot contemporain intimide encore. Toutefois, elle rappelle que cela signifie seulement que l’œuvre est ancrée dans des préoccupations et des sujets contemporains.

«On remarque que les enfants ont moins de préjugés en ce sens. Au camp du Musée Pierre-Boucher, on essayait de recréer des œuvres dans le même esprit que des artistes. Venez juste tenter l’expérience. Au moins, vous saurez ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas. Il ne faut pas s’arrêter au mot contemporain», insiste-t-elle.

20 ans d’apport économique

«Trois-Rivières est un beau milieu pour organiser la Biennale. Le milieu culturel d’ici est solidaire et parce qu’on est une petite ville, tout le monde se connaît dans le milieu. On constate aussi une belle écoute au niveau des  projets d’arts visuels, ainsi qu’un intérêt», note Mme Mathieu.

En 20 ans, la BIEC a également attiré son lot de touristes, fait-elle remarquer. «Les artistes voyagent, dépensent de l’argent ici, mais aussi à travers la région, qu’on leur fait découvrir. Ils en parlent lorsqu’ils retournent chez eux. Les artistes sont aussi sensibles à la beauté du centre-ville.»