16 crimes à la librairie
Richard Migneault est un passionné de romans noirs et de romans policiers. Lorsqu’il a lancé le défi à différents auteurs reconnus dans ce style littéraire d’écrire une nouvelle sur un crime commis dans une librairie, il ne s’attendait pas à recevoir autant de réponses positives aussi rapidement.
«Quand j’ai conçu ce projet, j’avais fait la liste d’une quarantaine d’auteurs que j’ai placés dans un certain ordre. Je me disais qu’au fur et à mesure que les gens diraient non, je descendrais jusqu’au numéro 40. Avec mon éditeur, on s’était dit qu’on s’arrêtait à 15 nouvelles, mais au 16e auteur contacté, tout le monde avait dit oui sauf une personne. Il y a déjà des auteurs en ligne pour un deuxième recueil, si deuxième il y a. Tous les auteurs ont participé avec beaucoup de générosité», raconte Richard Migneault.
«J’ai choisi la librairie comme lieu de meurtre parce que je trouvais l’opposition entre les deux termes (crime et librairie) intéressante. Le fait de poser ce défi aux auteurs était intéressant et ça leur permettait de conserver leur style et de le confronter à une thématique plus demandante. J’aime voir, au final, le style de chaque auteur et la façon dont ils ont tous utilisé la thématique», ajoute-t-il.
Le projet a notamment séduit Patrick Sénécal, Chrystine Brouillet, André Jacques, Martin Michaud, Robert Soulières, Martine Latulipe et l’auteure trifluvienne Ariane Gélinas.
«Richard est un passionné et son enthousiasme est communicatif. Nous avons tous eu le goût de partager son enthousiasme. Je trouve ce projet magnifique et la thématique inspirante», affirme Ariane.
Dans sa nouvelle, elle plongé dans l’univers de l’olfaction et a poussé le sens jusqu’à son paroxysme en l’espace de quelques pages.
«J’ai voulu développé ce côté de l’obsession olfactive. Je m’intéresse beaucoup aux cinq sens dans mes écrits et ça faisait un bout de temps que je voulais travailler avec l’olfaction et les odeurs. Je pense que ce sens nous influence beaucoup plus qu’on ne le pense. Je me suis amusée à voir jusqu’à quel point l’olfaction peut pousser jusqu’à la criminalité, jusqu’à ce basculement», explique-t-elle.
Court et intense
Triste réalité: les recueils de nouvelles littéraires se hissent rarement au sommet des palmarès. Richard Migneault convient qu’il reste encore du travail à faire pour faire connaître le genre que l’on retrouve beaucoup dans des revues spécialisées.
Ariane Gélinas a d’ailleurs commencé sa carrière en écrivant des nouvelles littéraires.
«Ça s’adresse beaucoup aux lecteurs qui aiment l’intensité et la surprise, vu qu’il s’agit d’une incursion brève et intense dans un univers spécifique. Là, on parle de 16 univers très distincts qui représentent à la fois des cartes de visites pour aborder les lecteurs, tout comme ça peut être lu de façon complémentaire», souligne-t-elle.
«Je conseille aux lecteurs de lire une nouvelle et de deviner qui l’a écrit. On retrouve d’une nouvelle à l’autre un monde complètement différent. Ça crée des émotions différentes chaque fois. Je sens un intérêt croissant envers la nouvelle, peut-être parce que ça se lit bien dans un emploi du temps plus chargé. C’est aussi notre but de promouvoir ce style avec ce livre», conclut Richard Migneault.
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Un étrange culte de la baleine
Ariane Gélinas travaille actuellement sur un nouveau roman, «le plus fantaisiste que j’aie écrit jusqu’à présent», note-t-elle.
Le roman plongera le lecteur dans le décor du village de Tête-à-la-Baleine, sur la Basse-Côte-Nord, ainsi qu’au Labrador. On y suivra un culte de la baleine assez particulier.
Il n’y a pas de date de sortie prévue pour l’instant.