Pierre-Benoit Fortin: gratuité pour le transport en commun

Pierre-Benoit Fortin s’est d’abord fait connaître pour son engagement auprès de SOS Pyrrhotite. Il y agissait à titre d’expert en vices cachés. L’entrepreneur en construction s’est déjà présenté à quelques reprises aux élections municipales de 2005 et 2009 au poste de conseiller et de 2013 pour la mairie.

Qu’est-ce qui peut être fait pour assurer la vitalité du centre-ville 12 mois par année?

«Il faut bien déneiger et bien nettoyer, toute l’année, les rues du centre-ville, plus principalement le quadrilatère formé de l’hôtel de ville, du parc Champlain, de la salle J.-Antonio-Thompson et de la Maison de la culture. Il y a un manque d’entretien flagrant et ça ne me rend pas fier de ma ville. Il faut que ce soit dégagé pour que les gens soient à l’aise de se promener.»

«Pour les parcomètres, je suis allé voir des commerçants. Ma solution, c’est de donner 45 minutes gratuites au départ. Ça permet aux gens d’aller faire leurs petites commissions, aller chercher un café, etc. Dès la 46e minute, il faut payer le parcomètre, mais pas à distance. Il faudra qu’ils se présentent aux parcomètres. Un temps maximal devrait être instauré pour permettre un roulement de citoyens.»

Vision zéro a beaucoup occupé les discussions des Trifluviens ces derniers mois. Advenant votre élection, comment comptez-vous aborder ce dossier?

«Je propose de mettre une limite de vitesse de 30 km/h dans les zones scolaires et résidentielles. Il faut ajouter des aspects de sécurité sur la flotte de véhicules de la ville. Sur les camions, je verrais un bras de fibre de verre comme on en voit sur des autobus, ailleurs, et qui oblige à le contourner. Il faudrait aussi ajouter des points sonores sur la marche arrière des véhicules.»

«Il faut aussi restreindre l’achalandage des gros camions dans les quartiers résidentiels pour les limiter à l’extérieur des heures d’école. C’est la couleur que je veux amener à Vision zéro.»

La décision de la Ville d’imposer des tarifs supralocaux a aussi fait couler beaucoup d’encre. D’après vous, faut-il apporter des modifications à ces tarifs ou laisser les choses comme elles ont été adoptées par le conseil municipal?

«Je suis en faveur du principe de l’utilisateur-payeur. On paie deux fois plus cher de taxes qu’à Saint-Maurice. S’ils n’ont pas accès à certains équipements de loisirs, ils viennent à Trois-Rivières. On conserve donc les tarifs qui ont été votés.»

Quel est votre plan de match pour revitaliser et dynamiser le secteur Est de la ville?

«La problématique des fosses septiques dans le secteur St-Louis-de-France touche de nombreux foyers. Il faut agir rapidement et les connecter sur le réseau d’aqueduc et d’égouts pour éviter d’éventuelles contaminations de la nappe phréatique. C’est à la ville de payer pour ça. Il faut être responsable et éliminer les fosses septiques.»

«En ce qui concerne le Bas du Cap, la ministre [Sonia] Lebel travaille dans le sens de la revitalisation et j’entends travailler en parallèle avec elle. Pour Aleris, j’ai téléphoné à des entrepreneurs en construction et ils seraient prêts à construire sur ce site. Si on y construit des logements locatifs, je veux qu’on réserve 20% pour des logements sociaux. On va demander à ce que ce ratio soit respecté.»

«Il faut aussi revoir l’aménagement du boul. Sainte-Madeleine et revitaliser le secteur en général. L’état de l’église Sainte-Madeleine est terrible. Il faut que la Ville mette ses culottes dans ce dossier. Les dossiers de l’église Sainte-Madeleine et du site d’Aleris ont trop traîné. Ça n’attire pas les investisseurs. Il faudra aussi voir quoi faire avec le bâtiment de Cascades et donner des délais précis pour éviter que ce site soit à l’abandon.»

Quelles sont vos intentions en ce qui concerne les taxes municipales?

«On ne peut pas geler les taxes sans voir l’état des dépenses. Je compte faire étudier le tout par des économistes pour évaluer chaque poste budgétaire et l’améliorer dans le but d’établir les efforts à faire pour permettre, ultimement, de faire diminuer le compte de taxes. Des mesures pourraient être prises à plus long terme pour obtenir diverses économies. Je suggère d’établir les budgets sur 20 ans pour mieux prévoir l’entretien de nos routes et des infrastructures. En ce moment, on est dans le curatif, alors qu’on pourrait plus agir en prévention en ce qui concerne l’état des routes».

«Avoir un budget sur un horizon de 20 ans permet d’éviter que tout change à chaque nouvelle élection. Ce sera bon pour l’économie d’échelle. Il faut aussi demander au gouvernement ce qu’on veut plutôt que d’attendre la création de programmes.»

La crise climatique et les questions environnementales en général préoccupent de plus en plus les citoyens. Quelles sont les trois actions prioritaires à poser en la matière selon vous?

«Je veux rendre le transport en autobus de la STTR gratuit. Si ça permet de retirer 40% des véhicules sur les routes, on estime une économie de 18 000 tonnes de gaz à effet de serre. À Aubane, en France, une mesure semblable a permis d’augmenter de 170% l’utilisation du service de transport en commun. Du nombre, 63% étaient des gens qui auraient pris leur voiture, sinon. Il importe de faire passer l’horaire de 6h à 1h du matin, sept jours sur sept, et refaire les trajets des autobus et rendre le système convivial pour la population.»

«Avec le Centre de recherche en hydrogène, je veux développer un projet d’énergie verte et travailler en collaboration avec eux pour introduire les énergies vertes dans les véhicules de la ville.»

Les conseillers ont déjà adopté un réajustement salarial à coût nul, soit en se répartissant les bonus accordés aux conseillers siégeant sur certains comités. Si le sujet d’une hausse de salaire des élus revient sur la table, quelle sera votre position?

«Ça dépend du montant que représenterait cette éventuelle hausse. On peut regarder ce qui se fait à la ville de Québec et faire des comparaisons et évaluer le nombre d’heures que nécessite le travail de conseiller municipal à la Ville de Trois-Rivières. Si c’est une hausse qui se rapproche du coût de la vie, c’est une chose, mais si c’est de 20 ou 30%, c’est à évaluer sérieusement.»

Quel est l’enjeu majeur des dix prochaines années pour la ville de Trois-Rivières?

«Développer l’aérogare de Trois-Rivières. Ça pourrait devenir une alternative intéressante aux aéroports de Montréal et Québec pour des vols low cost ou vers une destination soleil. Pour prouver que la demande est justifiée, je propose qu’on instaure des vols vers Toronto, d’où ils pourront transférer dans un autre avion les menant vers la destination finale, dans des avions de 100 passagers moins. On n’aurait pas besoin du service de douanes pour faire ainsi. Ensuite, il faudra agrandir l’aérogare pour permettre d’avoir des avions de 300 passagers et voir à y implanter des douanes.»

Pour quelle raison les citoyens devraient-ils voter pour vous à titre de maire le 5 mai prochain?

«Pour une économie forte. Pour avoir un transport en commun gratuit qui permet la mobilité de la main-d’œuvre, pour la revitalisation du vieux Trois-Rivières, pour avoir une ville accueillante. Je vais continuer à garder un œil sur la pyrrhotite.»

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D’autres engagements

  • Ôter la chloramine de l’eau potable de la ville
  • Accès gratuit à l’île Saint-Quentin et abolir la Corporation qui la gère
  • Étaler le versement des taxes municipales sur 12 mois