Jean-François Aubin: «Je suis le candidat de l’expérience»

Professeur au sein du programme de Techniques de travail social au Cégep de Trois-Rivières, l’ancien conseiller municipal du district Marie-de-l’Incarnation, Jean-François Aubin, tente pour une deuxième fois de se faire élire au poste de maire de Trois-Rivières.

Qu’est-ce qui peut être fait pour assurer la vitalité du centre-ville 12 mois par année?

«Il faut poursuivre les efforts pour que des bureaux s’installent au centre-ville, mais il importe de travailler aussi sur la question d’avoir des résidents. Les bureaux amènent des travailleurs le jour, mais après, ça tombe mort. En maintenant l’habitation pour conserver une mixité, avec des édifices à logement par exemple, ça donnerait un coup de main. Il faut également retravailler l’animation du centre-ville en hiver avec l’abandon des Nuits Polaires. Je verrais un événement plus étiré dans le temps, sur quelques fins de semaine.»

«Personne ne veut ramener les parcomètres la fin de semaine. Pendant, la période morte, il y a avantage à avoir les soirées gratuites. Il faut laisser travailler le comité qui se penche sur la question. Par contre, je pense qu’il y a moyen de trouver un meilleur équilibre et de mieux identifier où se trouvent les stationnements du centre-ville, notamment pour les touristes.»

Vision zéro a beaucoup occupé les discussions des Trifluviens ces derniers mois. Advenant votre élection, comment comptez-vous aborder ce dossier?

«Je pense que le nom «Vision zéro» est brûlé. Il faut ôter ce terme du vocabulaire et revenir à l’objectif de base, soit améliorer la sécurité à Trois-Rivières. Le problème, c’est qu’on y a collé un moyen. Je pense que de baisser la limite de vitesse n’est pas le moyen prioritaire, quoique ce serait pertinent à certains endroits, comme des rues où il y a beaucoup d’enfants et dont la configuration entraîne une mauvaise visibilité. D’autres moyens auraient plus d’impact.»

La décision de la Ville d’imposer des tarifs supralocaux a aussi fait couler beaucoup d’encre. D’après vous, faut-il apporter des modifications à ces tarifs ou laisser les choses comme elles ont été adoptées par le conseil municipal?

«On les conserve par question d’équité fiscale. Je suis pour le principe, mais faut revoir l’approche. Une personne qui s’installe à Saint-Maurice paie la moitié moins cher ses taxes parce que la municipalité n’a pas besoin d’infrastructures, puisque la population utilise celles de Trois-Rivières. Ce n’est pas juste. Mais les tarifs, c’est négociable de municipalité à municipalité. Je suis contre le principe d’utilisateur payeur. Il faut voir si les autres municipalités peuvent contribuer. Mais il n’y aurait pas de tarifs supralocaux cet été, c’est clair.»

Quel est votre plan de match pour revitaliser et dynamiser le secteur Est de la ville?

«Ça prend des solutions diversifiées selon le secteur. Pour St-Louis-de-France, il importe de s’attaquer au réseau d’égouts et d’aqueduc, car l’état des choses empêche tout développement. Conséquemment, c’est difficile de conserver un minimum de services de proximité. Il faut recréer un noyau villageois. Il est aussi important de se pencher sur l’avenir de l’aréna Jean-Guy Talbot afin de le maintenir ou, à tout le moins, en recycler l’espace. Il faut également entamer des discussions dans la prochaine année pour trouver une entente avec la Commission scolaire afin de donner un deuxième souffle au Complexe sportif Alphonse-Desjardins.»

«Quant au Bas du Cap, il doit se passer quelque chose à l’entrée, dans l’ancien Canadian Tire, en accompagnant le propriétaire. Il faut penser à l’aménagement et à l’embellissement des grandes artères. La décontamination du site d’Aleris doit suivre son cours et je souhaite que ça se fasse vite pour déterminer un plan d’aménagement réaliste dans ce secteur. Je pense qu’une partie du bâtiment, qui n’a pas besoin d’être décontaminé, pourrait être conservé. J’entends supporter le Sanctuaire dans son projet d’aménagement. Il faut aussi se questionner sur l’avenir de la bâtisse de Cascades.»

Quelles sont vos intentions en ce qui concerne les taxes municipales?

«Il faut maintenir une augmentation légère des taxes, près de l’indexation. Dans le contexte actuel, il n’est pas réaliste de baisser ou de geler les taxes. On peut maintenir la hausse au coût de la vie. C’est important, car les citoyens paient cher de taxes. Il faudrait aussi voir la possibilité de payer sans pénalité en trois ou quatre versements. Ça se fait ailleurs et ça donnerait un petit répit aux citoyens.»

La crise climatique et les questions environnementales en général préoccupent de plus en plus les citoyens. Quelles sont les trois actions prioritaires à poser en la matière selon vous?

«Transport en commun: mise en place d’un autobus express aux 15 minutes, mise en place d’un stationnement incitatif en utilisant des stationnements existants et mettre en place un service d’autopartage de voitures électriques. Ensuite, je propose un plan d’action d’achat local. En augmentant même un peu le pourcentage d’achat local de la Ville et de ses partenaires, ça injectera des millions de dollars dans l’économie locale et régionale, tout en faisant diminuer notre empreinte écologique grâce à la diminution de la distance du transport.»

«Il faut revoir le plan d’urbanisme pour protéger davantage les boisés. J’ajouterai aussi s’il faut s’entendre avec les autres municipalités et la Régie de gestion des matières résiduelles concernant la mise en place du compostage. Il ne faudrait pas être la dernière région à implanter le compostage.»

Les conseillers ont déjà adopté un réajustement salarial à coût nul, soit en se répartissant les bonus accordés aux conseillers siégeant sur certains comités. Si le sujet d’une hausse de salaire des élus revient sur la table, quelle sera votre position?

«Pas dans ce mandat-ci. Il y a eu un ajustement avec la répartition des bonus des comités payants. Pour les citoyens, ça représente une augmentation salariale. C’est toujours un sujet sensible. Il ne faut pas se cacher pour faire ça. Mettons ça sur la table pour les prochaines élections municipales. L’étude comparative qui a été commandée permettra aussi de comparer les salaires avec d’autres villes semblables.»

Quel est l’enjeu majeur des dix prochaines années pour la ville de Trois-Rivières?

«Faire du développement durable. Il faut plus l’intégrer, diminuer notre empreinte écologique, tenir compte de l’environnement dans nos projets et diminuer l’émission de gaz à effet de serre. C’est la planète qui est en jeu. Il faut changer là-dessus, autant sur le plan individuel que comme ville et il faut agir vite.»

«Il y a aussi la question de la démographie. Il faut s’assurer d’avoir un bon taux de rétention et d’accueil des jeunes familles. Ça devient un problème si la population vieillit et qu’il n’y a pas de relève. Si ça diminue trop, il y aura moins de population active pour payer le même montant de taxes. Il faut avoir des actions en ce sens.»

Pour quelle raison les citoyens devraient-ils voter pour vous à titre de maire le 5 mai prochain?

«Je suis le candidat de l’expérience. Il y a des lois et des règlements particuliers. C’est une élection de mi-mandat et une personne nouvelle, ça va lui prendre du temps pour maîtriser tout ça et être efficace. J’offre une efficacité rapide. J’ai aussi la détermination que la Ville devienne un bel exemple de développement durable.»

D’autres engagements

  • Mise en place d’un bureau de recrutement à Montréal pour recruter de la main-d’œuvre
  • Mise en place d’une carte citoyenne servant à la bibliothèque, l’inscription aux activités culturelles et aux camps de jour
  • Adopter une politique jeunesse
  • Des navettes fluviales et terrestres vers l’île St-Quentin et faire de l’île un parc régional